Appartement de Sunao et Naoki

Naoki regarda sans rien dire son uke faire des sandwichs. Ce n'était pas la peine d'être à 50 pour les faire et Sunao ne semblait nullement avoir besoin d'aide, ni en réclamer. Naoki émit un simple hum. Si jambon beurre ne lui convenait pas, il l'aurait déjà dit, après tout il avait vu faire son uke, ou alors il aurait agit en conséquence. Mais Naoki n'était pas difficile. Il n'y avait pas beaucoup de chose qu'l n'aimait pas. Et même quand il n'aimait pas, il pouvait parfaitement en manger. Il n'avait pas envie de régurgiter comme d'autres se plaignaient.
Jouer aux cartes ? Naoki n'avait jamais joué aux cartes. D'ailleurs il n'avait même pas de jeux de cartes. Enfin Sunao devait bien en avoir puisqu'il proposait et il pourrait lui apprendre un jeu. Ca ne devait pas être bien compliqué. Certains des semes qui travaillaient avec lui y jouaient et ils n'étaient pas pour autant des lumières.
Un massage ? Naoki n'en avait jamais eu mais il savait que c'était agréable. Cependant il n'en avait pas besoin pour dormir. Il dormait déjà suffisamment bien. Alors qu'il allaili accpeté il se ravisa. Finalement la condition ne lui plaisait pas, mais alors pas du tout.

"On peut lire."

Naoki commença son sandwich alors que Sunao tentait de lui répondre la bouche pleine.
Naoki ne voyait pas où était le problème. Le fait que Sunao soit une pipelette n'incluait pas forcément que Naoki devait en être une à son tour. Et puis il n'avait pas envie de parler. Et de toute manière il n'avait rien à raconté sur lui. Vraiment rien du tout.
Egalité ? Qu'est ce que venait faire l'égalité ici ? Et puis il n'avait pas demandé de récompense. Il n'avait pas demandé non plus au jeune de s'étaler autant qu'il l'avait fait sur sa vie. Pourquoi ça lui retombait dessus maintenant ? Naoki n'était pas content et il mordit rageusement dans son sandwiche. Il ne voulait pas parler. Il n'y avait pas moyen. Mais comment faire lâcher prise à son uke ? Il pouvait bien l'ignorer, mais il sentait que Sunao ne le laisserait pas tranquille voir lui menerait la vie dur. Le plus simple était donc de faire oublier cette idée stupide de le faire parler. Et Naoki sentait bien que ça allait être plus que difficile. Il tenta donc la version simple et naïve.

"J'aime pas parler."

Voilà c'était dit. Il allait bien le laisser tranquille maintenant.

Bon il avait bien dit la version simple et naïve. Et elle ne marcha pas. Il avait remarqué et il continuait. Génial.
Naoki continua donc à manger et il termina son sandwich. Puis il regarda l'autre. Il avait faim. Donc il l'entama lui aussi et à peine l'avait il finit que son uke revenait avec le gâteau qui avait l'air fort appétissant. Il en prendrait une part et il aurait assez mangé. Mal grès sa carrure, Naoki n'était pas un ogre.
Moui, en soit son uke n'avait pas tout à fait tord. Il y avait beaucoup de chose que Naoki n'aimait pas faire et qu'il faisait quand même. Et il n'était pas le seul. Mal grès tout, s'il pouvait évité de faire ce qu'il n'aimait pas il le faisait. Alors pourquoi le petit insistait il? Juste parce qu'il avait envie de l'embêter comme il disait ?
Naoki voyait bien qu'il n'arriverait pas à le faire changer d'avis.

"C'est toi qui pose les questions."

Parce que il ne savait carrément pas quoi dire. Au moins comme ça le petit orienterait la conversation comme il le voulait. Naoki prit sa part de gâteau et commença à la grignoter.

Naoki fut surpris de voir son uke se positionner sur ses fesses. Il y avait des fois ou il osait tout et le coup d'après il devenait un petit garçon timide et craintif. Une vrai girouette en somme et cela déstabilisait Naoki. Il aimait les comportements constant, histoire qu'il sache à quoi s'attendre mais cela semblait peine perdu avec Sunao.
Son uke commença à masser ses épaules et Naoki du se l'avouer, c'était vraiment agréable. Cela l'aurait été encore plus si il n'y avait pas eu cette fichue condition. Condition que l'uke se mit à exploiter directement.
Parler de ses pères. Mais il avait déjà tout dit, non ? Il y en a un qui est mort donc il ne compte pas et l'autre bah il lui a dit son métier. Il était malin, lui tout ce qui passait par la tête. Dès qu'on dit ce genre de chose les gens se bloquent et ne pense plus à rien.
Naoki réfléchi. Qu'est ce qu'il pourrait dire de plus ? Bah il avait qu'à essayer de commercer par le commencement. Il trouverait peut être quelque chose à dire.

"Mon père uke est mort lors de l'accouchement."

Oui voilà, là il avancait vachement. Il le savait il n'y a rien à dire. Quoi que, un petit truc à rajouter.

"Il était chef cuisinier."

Et voilà maintenant il avait fini. L'autre il avait déjà tout dit.

Bah oui c'était tout ce qu'il lui inspirait. Il le savait qu'il n'y avait rien à dire. Mais il le lui aurait dit qu'il ne l'aurait jamais cru. Beaucoup de gens disaient cela et finalement Naoki se rendait compte qu'en les poussant un peu ils devenaient de vrai pipelette et ce rien ce révélait être fort long et surtout fort ennuyeux. Enfin tant que les gens parlait, Naoki pouvait se taire sans qu'on l'embête.
La vie avec son père seme ? Pouvait on appeler cela une vie ? Il n'y avait rien à raconter parce qu'il ne se passait rien. Son père l'avait complètement délaissé aussi loin qu'il s'en souvenait. Si Naoki voulait quelque chose, c'était à lui d'aller le demander et encore, la majorité du temps, ils communiquaient via calepin et messages écrits. Ils échangeaient quoi ? Dix phrases par an ? Et qu'est ce qu'il voulait qu'il lui raconte avec ça ? Il n'y avait rien à raconter. Bah il suffisait de lui expliquer cette absence d'histoire. Il ne pouvait pas inventer non plus. Et de toute manière il n'avait pas envie d'inventer et pas envie de parler tout court.

"Il n'y a rien à raconter. Mon père m'a laissé me débrouiller tout seul aussi loin que je m'en souvienne."

Il était asocial ? Bah ce n'était pas qu'il n'aimait pas les gens, c'était juste qu'il n'aimait pas trop parlé. Mais il ne rejetai personne. Enfin c'était peut être lui qui avait une mauvaise conception de la sociabilité, on lui avait déjà dit la même chose. D'ailleurs son maître d'école l'avait aussi dit à son père. Mais celui-ci ne s'en était pas soucié. Alors ça ne devait pas être grave, non ? Pour les choses très importante, son père lui avait quand même dit le minimum, donc s'il n'avait rien dit c'était que ce n'était pas important. Alors pourquoi il voulait arranger ça ? Il n'y avait rien a arranger, il était très bien comme il était. Naoki fronça les sourcils.

Et voilà que le petit l'assaillait d'une multitude de question. Enfin ça devait être sa technique pour qu'il parle plus. Naoki essaya donc de les mettre dans l'ordre pour y répondre dans l'ordre.

"Par hasard. Deux mecs m'ont agressés, je me suis défendu, le directeur est passé par là et il m'a embauché."

Et comme il n'avait pas métier qui payait vraiment bien à l'époque, il avait accepté sans aucun soucis. C'était un métier comme un autre. Ce qu'il avait ressenti ? Rien, il n'y avait rien à ressentir.

"Rien en particulier."

Son premier patient ? Oula comme s'il s'en souvenait ! Il en avait trop, beaucoup trop. Et ils se ressemblaient tous dans leur manière de se comporter. Alors s'en souvenir.

"M'en souvient pas."

Ses collègues ? Bah, il ne leur parlait pas ou le minimum vital. Bref rien d'inhabituel. Enfin une bonne partie n'aimait pas ses méthodes. Mais bon il était respecté donc ça allait.

"Ca peut aller."

D'accord il parlait et il se ramassait une tape sur la tête. Là il ne comprenait plus. Donc puisqu'il était invité a parlé.

"Je suis..."

Bah oué histoire qu'il comprenne un peu quelque chose et surtout qu'il soit moins perdu avec cet uke plus qu'original.

Un amant, bah il supposait qu'il parlait de relation sexuelle, parce que en soit, il n'avait jamais aimé personne. Enfin il n'avait pas envie de se compliquer la vie aussi il répondit simplement.

"Oui"

Naoki avait senti les mains baladeuse de Sunao descendre mais il n'avait rien dit, le massage ne lui faisait pas pensé à un quelconque rapport physique, c'était juste agréable voilà, et il n'était pas pudique alors sentir son pantalon descendre ça ne le gênait ni ne l'interpellait.

Un emmerdeur. Et encore une insulte. Faudrait qu'il lui explique un jour que les insultes, ce n'étaient pas des mots doux. Enfin non, il ne lui expliquerait rien du tout. Il lui parlait déjà beaucoup trop et tout ça pour se faire insulté. Cette torture finie, c'était décidé, il se tairait. Il allait le rattraper son temps de silence habituel. Ses collègues seront encore moins content mais qu'importe. Il avait beaucoup trop parlé.

"J'ai 24 ans. "

Bon pour une fois il ne répondait pas dans l'ordre, mais donné son age actuel lui avait semblé plus judicieux pour qu'il se situe mieux. Surtout vu que c'était ce qu'il semblait vouloir.

"La première fois, ce fut à 16 ans."

Et maintenant combien ? Il n'avait pas compté. Il réfléchit alors. deux durant le lycée. Deux durant sa période de petit boulot, bref avant de devenir éducateur au centre et deux depuis, ça faisait six en tout.

"6 en tout."

Maintenant oui, mais avant, tant qu'il n'avait pas d'uke attitré, il pouvait faire ce qu'il voulait. Les Dieux ne l'interdisaient pas. Ils en profitaient d'ailleurs, pour laisser les couples se faire et les séparer. Enfin même avec un uke, Naoki savait que beaucoup de Seme se permettaient des dérapages, et c'était peu puni, très peu puni. Et encore moins quand les dérapages se faisait au centre.
Naoki n'avait assisté qu'à un seul cas de punission et cela avait été parce que le seme y était allé si durement, qu'il avait laissé des traces sur l'uke violé. Ce que le seme à qui était lié l'uke avait remarqué et il avait porté plainte. Le directeur lui même encourageait ce genre de méthode, comme un apprentissage destiné à l'uke pour lui montrer comment satisfaire son seme. Autant dire que Naoki n'avait jamais abusé de qui que ce soit. Il ne voulait pas forcer quelqu'un. Et puis même en étant asocial comme le disait si bien Sunao, certains étaient venus le voir librement, alors pourquoi forcer quelqu'un quand il y avait des volontaires ?

Amoureux ? Quelle question ! Bien sur que non, Naoki ne savait même pas ce que c'était l'amour. Il n'en portait même pas pour son père, alors tombé amoureux de quelqu'un, cela paraissait incongru.

"Non."

C'était tout aussi débile pour un seme de tomber amoureux d'un uke en sachant que celui-ci risquait de ne pas être le sien. Certes les uke n'étaient vraiment pas a envié pour leur rôle mais les seme ne choisissaient pas plus qu'eux. Ils suivaient tous la volonté des Dieux. Mais ça les uke l'oubliaient trop souvent. Ils préféraient en vouloir entièrement aux seme et se voiler la face, plutôt que de se rendre compte qu'au final c'était la faute des Dieux.
Mais, même si Naoki avait conscience de cela, il ne faisait rien, car il n'y avait rien à faire, la preuve leur situation. Avant, les hommes ne pouvaient pas concevoir, il l'avait appris. Ils ne pouvaient rien faire contre, les Dieux, alors il fallait vivre avec, c'était tout. Ou alors il fallait se préparer à subir leur colère et Naoki avait rencontré quelques Dieux et il savait une chose, il ne voyait pas grand chose qui lui donne envie d'affronter leur colère voir rien du tout pour l'instant. Même pas sa propre vie. Après tout, il allait mourir, un jour tôt ou tard, alors à quoi bon se débattre.

"Personne."

Non, il n'avait pas d'ami, rien. Juste des collègues de travail qu'il ne voyait qu'au travail. Un père qu'il voyait une fois par an et encore. Et puis c'était tout. S'aimait il lui ? Il ne se détestait pas, mais il ne s'aimait pas non plus. Il était lui, c'était tout. C'était toujours bizarre de se dire qu'il y a des gens qui se haïssaient ou s'aimaient.