Appartement de Sunao et Naoki

Et voilà ça y était. On était venu me chercher. Pour m'annoncer que je devais rejoindre mon seme. Les "adieux" furent quelque peu douloureux. Les autres craignaient que je ne tombe sur un monstre, et moi aussi d'ailleurs. J'étais devant la porte, la fixant comme si je n'en avais jamais vu. Je portais un kimono mauve, et j'avais dégagé mon épaule droite, laissant ma peau à nu, dévoilant aussi mon tatouage. Je mettais mis du mauve sur les lèvres et avais cerclé mes yeux de noir, quand à mes ongles, leur bout étaient noir et le reste mauve. Je portais un bandeau avec une fleur dans les cheveux ainsi que diverses perles. Bref, j'étais prêt à faire mon travail. Un striptease, une danse ou...jouer la comédie. J'espère qu'il me laissera exercer mon travail, étant donné que lui, il doit bien en avoir un, je vais pas passer mes journées à rien faire...et s'il croit que je vais m'occuper de la maison...Mouais...j'aurais peut-être pas le choix en fait. Bah, je suis un uke c'est comme ça. Je le porte dans mon prénom, je dois être un soumis. Alors je le serai. Je sonnai, enfin. Ne voulant pas déjà paraître pour un malpoli. Evitant de nous faire mal voir, comme ça je serai peut-être bien traité. Je me retins de me ronger les ongles, avec tout le mal que je m'étais donné pour les rendre impeccable. Alors à la place je me mordis la lèvre...Trop fort...Du sang dégoûlina...C'est pas vrai! Je pestai contre moi-même quand il ouvrit la porte...Et bah ça commence bien....

"Monsieur Aogiri."

Naoki hocha birèvement la tête en signe d'approbation à l'homme en costume/cravate.

"Voici votre Uke, Sunao Omae. Je vous laisse."

Et il parti sans plus de cérémonie ce qui arrangea Naoki, il n'avait pas envie de faire la conversation. Il se retourna et laissa la porte grande ouverte afin que son uke entre dans l'appartement. Il était assez grand pour comprendre tout seul et puis que pouvait il faire d'autre ? Naoki pénétra dans la grande pièce qui ferait office de salle à manger et de salon. Il s'appuya contre le mur et attendit que son partenaire le rejoigne. Celui-ci était habillé de manière assez voyante et extravagente, mais cela ne gênait pas Naoki. En tout cas, il était agréable à regardé, c'était déjà un bon point. Vaut mieux avoir un uke agréable à regardé quand on sait que l'on doit paser toute son existence avec. Naoki le surplombait de part sa taille mais cela n'avait rien d'étonnant. Rare étaient les gens plus grand que lui. Et d'un autre côté, c'était plutôt pratique pour son travail.

Le Dieu était parti après des présentations...inutiles. Sauf qu'à moi on avait pas jugé bon de me dire comment se nommait mon seme, à part "Monsieur Aogiri". J'entrais donc, supposant à juste titre que c'était ce que mon seme voulait, traînant ma valise, assez...énorme. Et je la lâcha au milieu de la pièce, observant le tout sans aucune gêne, mes yeux parcourant les moindres détails et mon cou se tournant frénétiquement de gauche à droite, de droite à gauche, de bas en haut, de haut en bas. Après tout, se serait chez moi, alors autant que je connaisse les lieux. Et pour l'instant c'était...vide. Donc en fait il débarquait autant que moi. Mes yeux finirent par se poser sur mon seme, et je le détailla autant que la pièce, sans aucune gêne. Je soupirai. Au moins je suis pas tombé sur un laidron c'est déjà ça. Après côté amabilité c'est pas gagner mais vu que je suis pas un modèle non plus, taisons-nous. Je passa ma langue sur ma lèvre inférieur, qui saignait toujours. Ainsi je retirai aussi le mauve, dévoilant mes lèvres, sans m'en rendre compte. Et je n'aime pas ça, dévoiler la moindre partie de mon corps, aussi infime soit-elle, sans vraiment y consentir. Pour moi le maquillage est une autre sorte de vêtement. Alors monsieur n'aura pas été intérêt à me forcer, de toute façon, je lui ferai comprendre que ce n'est pas comme ça qu'il obtiendra de moi ce qu'il voudra.

"Monsieur Aogiri."

Je savais qu'il me regardait mais je supposais qu'il était, comme moi, dans ses pensées, alors je l'interpellais.

"Les présentations qui ont été faite ne me conviennent pas. Je me nomme Sunao Omae, en effet, et je suis certes un uke, le votre aujourd'hui, mais je suis loin de me résumer à ça. Je suis stripteaseur mais aussi danseur et comédien à mes heures."

Et donc le plus important...

"Je souhaite d'ailleurs continuer mon travail. Je n'ai aucunement l'intention d'être...entretenue."

Autant affirmé mon caractère de chien tout de suite. Et poser mes conditions.

Sunao bougeait la tête dans tous les sens. A croire qu'il voulait la dévisser de son corps. Il avait pas mal à la fin ? Puis il s'arrêta pour le dévisager. Naoki se rendit compte que son uke saignait et pour arrêter le sang, se léchait les lèvres et par conséquent enlevait son maquillage. C'est mieux le naturel, mais s'il voulait être maquillé, bah qu'il le soit.

Sunao prit la parole et il montra tout de suite un caractère assez affirmé. Mais Naoki avait l'habitude de ce genre de cas. Du temps, de la patience et il en viendrait à bout, comme toujours. Et le temps et la patience il les avait. Cependant il allait devoir prendre la parole, il aurait aimé évité de le faire, mais c'était dur dans ce cas-ci.

"Naoki Aogiri."

Vu qu'il l'avait appelé Monsieur Aogiri comme le Dieu, Naoki avait supposé qu'il ne savait pas plus sur lui. Il avait donc donné son nom et prénom. Pas la peine du je m'appelle, il n'était pas stupide et allait comprendre. Naoki ne précisa pas s'il pouvait le tutoyer. Il le pouvait, il était son seme, mais s'il voulait faire autrement, bah qu'il fasse.

"Tu peux continuer à travailler."

De l'argent en plus n'était jamais mal venue, même si son salaire couvrait parfaitement ses dépenses et même plus. Naoki le fixa, attendant d'éventuelle autres réclamations.

D'accoooord....C'est pas un grand bavard non plus. Et moi qui me casse la tête à faire des belles phrases! C'est quoi ce mec? Non, faut pas que je m'énerve. C'est mon seme, il faut que je m'adapte, sinon on est franchement mal barré. Autant que la cohabitation soit la plus agréable possible.

"Pas bavard, je vois. Mais je vais devoir vous arracher encore quelques phrases, si vous me le permettez."

Pour le tutoiement, on verra si je l'apprécie. Pour l'instant, je préfère laisser de la distance entre nous. Bon, par quoi je commence? Qu'est-ce qui est primordiale à savoir là tout de suite?

"Combien y a t-il de chambres?"

Je me sentis vaguement rougir. Je suis un crétin...J'aurais dû me maquiller tout le visage. C'était stupide comme question. Mais même si j'étais stripteaseur, je n'étais pas une prostituée. J'étais donc un puceau. Et j'y peux rien c'est comme ça alors qu'il me prenne pas la tête ou qu'il se moque.

"Sinon on va avoir de l'occupation aujourd'hui, comme déballer les cartons. Je m'occuperai de la décoration, j'ai sûrement plus de goût que vous."

Et voilà il faut que je sois méchant. Tout en parlant ma tête allait de nouveau dans tout les sens, réfléchissant déjà à comment j'allais rendre cet endroit.

"Enfin ça ne vous empêche pas de donner votre avis, si vous avez une langue."

Et moi je devrais couper la mienne. Le bonne impression est foutu, il va me frapper.

"Je voudrais aussi de l'aide pour déballer ma valise, elle est lourde."

Bon, en théorie, j'ai finit.

"Oh! Et votre travail? C'est quoi?"

Mon visage s'était de nouveau tourné vers lui, attendant bien sagement qu'il...qu'il me frappe peut-être...pour mon insolence.

Pas bavard, oui c'était le moins que l'on puisse dire. Mais Sunao semblait parler pour deux. Et surtout semblait attendre un minimum de coopération de la part de son seme. Naoki verrait bien. c'était lui qui fixait le minimum et si Sunao n'était pas content, bah tant pis, ça ne changerait pas pour autant.

Question bizarre. Pourquoi combien de chambre. Ils ne sont pas censé dormir dans la même ? Enfin dans tous cas, il ne connaissait pas la réponse, il n'avait pas eu le temps de visiter l'appartement. Il haussa alors les épaules en guise de réponse. Il vu alors son petit Sunao rougir. Pourquoi il rougissait ? Enfin qu'importe, ça lui allait bien.

Naoki haussa un sourcil à la suite du bavardage. Il y avait quand même une petit mise au point qui s'imposait. Le goût de toute manière c'était subjectif. Mais il ne voyait pas de problème à laisser Sunao se charger de la décoration. Après tout ce genre d'occupation l'ennuyait.

Il semblait enfin s'arrêter dans son flot de parole pour le fixer. Naoki se détacha du mur et s'approcha de son vis à vis. Il le fixa de toute sa hauteur et si lui était grand son vis à vis était petit, ce qui acentuait encore plus le caractère imposant de Naoki. Il lui prit le menton, pour le regarder dans les yeux.

"Je suis éducateur dans le centre de redressement."

Il avait à escient fait une phrase entière pour que les mots s'impriment bien dans le cerveau de son seme. L'annonce de son boulot devrait suffire à le calmer, enfin il fallait espérer.

Sunao déglutit malgré lui. Ah d'accord...Donc il était tombé sur pire seme qui soit...Un éducateur. Ce ne serait donc pas drôle tout les jours pour lui. De nouveau, un soupir s'échappai, et il baissai la tête, pour se libérer de l'emprise du seme. Puis se retournai, afin d'être dos à lui et de reprendre son état normal. C'est à dire une certaine arrogance, du cynisme et une pointe de méchanceté. Il respira profondément avant de se retourner.

"Vous travaillez quand? Mon métier est plutôt nocturne, c'est gênant?"

Il se fit plus doux, presque implorant. Mais il reprit vite du poil de la bête, affichant un bref sourire.

"Par quoi commençons-nous dans MON programme?"

Il insistai sur le "mon". Peut-être que les dieux s'étaient trompé, que c'était lui le seme et l'autre son uke. Il sourit, c'était une idée complètement saugrenue. Il ne faisait aucun doute entre eux de qui était le seme et le uke.

[Pas l'habitude d'écrire à la 3ème personne, mais je vais m'adapter.]

Bon le message semblait être passé. Mais au moins il n'avait pas l'air de trop le craindre vu qu'il continuait à montrer un certain détachement et une certaine assurance. Naoki ne souhaitait pas non plus le traumatiser. Il n'avait pas vraiment envie de le prendre de force.

Naoki ne répondit pas, que les horaires soient gênants ou pas, cela ne changeait rien. les horaires c'était les horaires. Et il avait donné son accord pour qu'il continu son boulot alors il s'y habituerait. Et puis à y penser, il pourrait avoir des soirées tranquilles, sans bavardage intempestif. Lui il travaillait la journée, alors il ne pourrait pas beaucoup profiter de son uke, mais ce n'était pas grave, il avait la vie pour en profiter.

"On fait le tour et on va acheter des meubles."

Naoki avait avait dit la phrase sur un ton ne laissant pas de réplique. Il n'y avait de son programme, on suivait le programme de Naoki et puis c'était tout. Naoki avait une journée de libre, pour s'occuper de ce genre de détails, alors il fallait en profiter. Et l'appartement était plus que vide. Une fois le tour des pièces, ils sauraient quoi acheté comme meuble. Naoki se mit ne marche allant vers l'une des portes du fond. Il ne regarda même pas si Sunao le suivait. Il devait le faire, alors il le ferait.

Sunao émit un imperceptible grognement. Décidément qu'on le domine c'était pas son truc. Certes on ne l'avait pas coucouné mais on lui avait au contraire laissé trop de liberté. Malgré tout il suivit bien sagement son seme, découvrant les pièces. Apparemment, la précédente serait, le salon. C'était grand spacieux, donc parfait. Il aurait bien aimé un petit coin à lui. Espérons qu'il y aurait assez de pièce. Il s'imaginait déjà tout: la cuisine, la salle de bain -avec une baignoire et une douche, et une baignoire dans le style jaccuzi-, la chambre, magnifique car très grande, il rêvait d'un lit à baldaquin, un petit bureau, pour lui en tout cas, son seme se débrouillerait. Il restait deux autres pièces. Grand l'appart. Puis ils revinrent à la première pièce.

"Est-ce que je pourrais...?"

Il trébucha sur un carton, s'étalant de tout son long. ça lui apprendra à regarder où il met les pieds! Il était rouge comme une écrevisse, ça y est c'était définitif, il passait pour un imbécile, et en plus sa lèvre saignait de nouveau. Décidément il est pas doué! Où est passé sa grâce habituel? Son seme doit se dire qu'il est un piètre danseur...et stripteaseur. mais il verrait, il lui montrarait et il l'en demandera toujours plus, comme tout les autres. En attendant, il se maudissait.

Sunao se releva en grommelant faiblement. Son seme aurait pu l'aider à se relever mais non, à la place il fouilla dans sa valise puis partit. Sunao se releva et essuya sa lèvre d'un bras, passablement énervé, ce qui lui faisait monter les larmes aux yeux. C'est comme ça, il pleure pour trois raisons: la tristesse, la joie et la colère. C'était peu commun donc il préférait éviter que son seme le voit, il pourrait y avoir un quiproquo, dont il ne voulait pas. Il avait déjà assez honte comme ça, pas la peine d'en rajouter. Il prit donc plusieurs inspirations pour se calmer. Puis il se sentit soudain très seul, loin de sa troupe. Il n'aimait pas être ici, et il n'aimait pas son seme. Finalement son visage passa de la rage à la tristesse, quand son seme revint, lui tendant un gant de toilette. Il écarquilla les yeux, et le prit, le déposant sur sa lèvre.

"Merci."

Et voilà cette fois il allait pleurer de joie. Il ne se savait pas si émotif. Enfin si...C'était le stress. L'idée de rencontrer son seme l'avait stressé et maintenant que la pression retombé, il perdait un peu les pédales, comme d'habitude. Il respira profondément.

"Allons-y. Vous connaissez de bons magasins?"

Au merci Naoki émit un hum qui devait être interprété comme un de rien ou pas de quoi. En tout cas le jeune homme semblait étonné d'un tel geste venant de sa part. Ce n'était qu'un gant de toilette. Il ne lui avait pas fait un monologue de 5 minutes. Là il pourrait être étonné. Enfin un monologue de 5 minutes, Naoki n'en avait jamais fait et n'en ferait sans doute jamais. S'il le faisait il était sur que son uke aurait une crise cardiaque sur le coup de la surprise. Surtout que celui-ci semblait émotif. Enfin tout le monde paraissait émotif aux yeux de Naoki tant il ne l'était pas lui. Enfin la surprise était peu être du au fait qu'il lui avait dit son métier. Il devait peut être le voir comme quelqu'un de violent, sadique, aimant torturer les autres et prenant de plaisir à les humilier. Enfin il se rendrai vite fait compte que Naoki était juste complètement asocial.

A la deuxième question, Naoki répondit aussi un hum qui cette fois ci signifiait non. Comment il aurait pu connaître ce genre de magasin ? C'était la première fois qu'il emménageait. Il sorti de l'appartement et attendit que Sunao dépose le gant de toilette et le rejoigne pour fermer la porte à clé. Clé dont il était l'unique possesseur puisqu'il état le seme, Il se mit alors en marche.

=> [magasin]

[==> retour des magasins].

En rentrant, Sunao s'étira. C'était une journée éprouvante et il commençait à fatiguer. Et faim. Il se mit au centre de la pièce pour faire quelques étirements, même s'il n'aimait pas les faire en présence d'une personne. Mais il devrait sûrement s'y habituer.

"J'ai...faim."

Il cessa ses étirements.

"Et la cuisine ne m'a pas été enseigné. De toute façon, on a rien."

Il n'aimait pas être ainsi démuni.

Naoki avait suivi tranquillement Sunao dans le magasin et celui-ci s'était vite fait à son mode d'expression. Il arrivèrent à la caisse et Naoki paya. Heureusement qu'il n'était pas dépensier et qu'il avait beaucoup économisé parce que c'était une sacré facture qu'ils avaient là mal grès tout. Enfin, ça c'était fait. Il rentrèrent alors tranquillement à leur appartement.

Naoki le vit faire des étirements. Intéressant. Faim, oui c'était vrai que Naoki commençait à avoir faim lui aussi et il n'avait pas prévu que son appartement serait tellement vide. Sans réfrigérateur, ils ne pouvaient pas acheter à manger. Sauf quelques petites choses qui pouvaient se conserver dans les placard. Bref rien qui puisse faire un repas correct. Ah, si des pâtes, ils pouvaient faire des pâtes. Naoki avait des casseroles et de la vaisselle, enfin un tout petit peu, mais c'était suffisant.

"On va faire des pâtes."

On parce qu'il était hors de question que Naoki les fasse tout seul, il était seme. Mais il ne voulait pas manger cramer non plus. Il apprendrait à son uke et puis c'était tout. C'était pas compliqué les pâtes. Sauf qu'il fallait acheter un paquet de pâte. Naoki n'avait pas envie de ressortir juste pour ça.

"Va acheter un paquet de pâte."

Il ne précisait pas quoi, il s'en fichait. De plus il avait vu un commerce de proximité juste à coté. Le petit n'en aurait pas pour longtemps. En attendant il pouvait commencer à déballer une partie de ses affaires.

Sunao bouda quelque peu, ça y est son seme lui donnait des ordres et il devait obéir. Il s'exécuta donc, allons chercher un paquet de pâtes à la boutique la plus proche, complètement au hasard puis revint à l'appartement le plus rapidement possible, essouflé.
Il tendit le paquet de pâtes à son seme.

"Voilà, ça ira?"

Y a intérêt parce qu'il n'y retournerait pas.

Sunao s'exécuta, même s'il ne semblait pas très content. Et bien il allait apprendre. Et puis Naoki se trouvait non seulement très laxiste mais aussi pas très exigeant. Il sorti la casserole nécessaire, ainsi que deux assiettes, deux verres et les couverts et du sel. Puis il entreprit de dégager le passage et commença à porter les divers cartons là où ils devraient être déballés. Il n'avait pas fini que Sunao était déjà là. Il n'avait pas traîné c'était bien. Lorsqu'il vit le paquet il y jeta un bref coup d'oeil mais évidemment ça allait, c'était des pâtes. Il répondit un simple hum.

"Suis moi, je vais t'apprendre."

Il se rendit dans la cuisine. Il ne jeta même pas un coup d'oeil à son uke, il devait le suivre, c'était comme ça. Il prit la casserole et la remplit au trois quart d'eau, la positionna sur une plaque électrique qu'il mit en route, la position de chauffage au maximum et mit un couvercle. Puis il s'adossa au mur. Il allait devoir parler un minimum mais bon tant pis. Si cela lui garantissait d'avoir des repas correct par la suite, il pouvait bien faire cet effort.

"On attend que l'eau bout."

Il le suivit sans broncher et écouta les explications. Cela semblait simple, il devrait y arriver. Une fois le repas prêt, son seme retourna au salon, s'asseyant par terre, contre un mur. Sunao, décidé à être docile, car trop fatigué pour faire son cynique, alla sagement s'installer à côté de lui, collant son épaule à la sienne.

"Je n'ai pas eu de réponses à toutes mes questions. Vous n'avez pas qu'un père que je sache? Et pourquoi être devenu éducateur? Une vocation? Et j'aurai vraiment besoin d'un double des clés, sinon je vais vous gêner plus qu'autre chose."

Il soupira.

"Même si en fait c'est déjà le cas."

Naoki expliqua donc calmement et simplement comment faire cuire des pâtes. Rajouter du sel, le temps de cuisson, vérifier que ça ne déborde pas, c'était pas compliqué et le petit sembla comprendre assez vite. Un uke intelligent, oui c'était ce qu'il lui fallait.

Une fois servis, Naoki alla s'asseoir contre le mur par terre dans le salon. Pas envie de manger debout. Il se verrait même bien lire un petit peu avant de ranger tout ce bazar. Mais il n'avait pas de temps à perdre. Il devait faire le maximum car on les livrait assez tard dans l'après midi et ça serait juste pour rendre l'appartement un minimum habitable avec tout ce qu'ils avaient acheté. Les paquets allaient s'amonceler.

Naoki fut étonné que Sunao non seulement s'assoit à ses coté mais qu'il colle son épaule à la sienne. Il pouvait paraître si distant et l'instant d'après ce comporter comme l'uke le plus docile du monde. Un mystère, mais il n'allait pas raller quand son uke se comportait convenablement. Finalement il n'avait pas abandonner l'idée des questions. Naoki soupira pour montrer à quel point il était contrarié par cette attitude mais finit par répondre encore un peu plus.

"L'autre est mort. C'est un métier comme un autre."

Pour les clés il hésitait sincèrement. De toute manière, il n'avait pas envie de ressortir aujourd'hui. Alors les doubles ça attendrait. Peut être demain. Il se décida à contredire son uke, pas la peine qu'il lui fasse une déprime non plus et puis il ne le gênait pas. Cela ne changeait pas grand chose pour Naoki d'être seul ou accompagné, alors oui il ne le gênait pas vraiment.

"Tu ne me gênes pas."

Quelque peu surpris, Sunao tourna son visage vers son seme, avec de grands yeux, révélant leur beauté. Le fait qu'il soit cercler de noir, ne faisait que ressortir leur couleur pourpre. Oui, Sunao avait appris à se mettre en valeur.

"Ce n'est pas l'impression que vous donnez Aogiri."

Une fois son assiette fini, il laissa sa tête tomber sur l'épaule de son seme. Il se dit qu'après tout ils allaient être un couple, alors autant commencer les petites familiarités, en douceur. S'habituer au contact de l'autre...

"Je suis pas si mal tombé, c'est déjà ça."

Il était peut-être trop franc, mais il n'avait pas pour habitude de cacher ses pensées, sauf si c'était nécessaire. Et là, autant qu'ils aient confiance l'un en l'autre, alors...

"Et...le fait d'être si peu bavard, ça vient d'où? De naissance?"

Sunao le fixa et Naoki put admirer ses magnifiques yeux. Non ce n'était pas qu'il était agréable à regarder. Il était gracieux et beau. Il y avait quelque chose de presque envoûtant dans son regard pourpre. Envoûtant, c'était le mot. Naoki sut qu'il pourrait ainsi passer sa vie, juste à le regarder. Et même si ces traits deviendraient irrégulier avec le temps, ces yeux resteraient ainsi. Ses beaux yeux pourpre.
Il avait raison, c'était vrai qu'il ne donnait pas vraiment l'impression d'être très accueillant. Mais il était comme ça et le petit s'y habituerait. Il sentit la tête de son vis à vis sur son épaule. Commençait il à s'habituer à sa présence ? C'était une bonne chose. Il ne pouvait que s'en féliciter. La remarque plu à Naoki. Il n'avait pas peur de lui apparemment et ne le rebutait pas. C'était un excellent début. A sa question il émit un simple hum.
Naoki se rendit compte qu'il ne savait pas grand chose de son uke. Mais il n'avait pas envie de poser des questions, ni de se remettre au boulot.

"Parle moi de toi."

Le petit lui dirait ce qu'il avait envie. Il allait pas le forcer à parler alors que lui même ne parlait presque pas et ne répondait qu'à la moitié de ses questions. Mais en savoir un peu plus sur son partenaire ne serait pas superflu. Et puis peut être apprécierait il que le seme s'intéresse un peu à lui.

Sunao eut un bref sursaut aux paroles de son seme. Il s'intéressait donc un peu à lui?

"Il n'y a pas grand chose à savoir. J'ai été abandonné. Je devais avoir quelques mois, je sais pas pourquoi et j'ai pas cherché à savoir de toute façon. Le passé...Le passé n'est pas intéressant."

Oui, à quoi lui servirait de connaître ses origines?

"Il se trouve qu'on m'a abandonné devant la porte du cabaret où je travaille. Je me rappelle vaguement avoir été choyé jusqu'à qu'un dieu vienne annoncer que j'étais un uke. Là, j'ai plus droit à autant d'attention parce que mes compagnons considéraient qu'il ne faut pas habituer un uke à ce genre de choses. Ils m'ont appelé Sunao qui veut dire "soumis" et m'ont donné pour nom Omae, ce qui signifie "toi". En clair, y a pas à dire, je suis uke, même mon prénom le reflète."

Il soupira. Malgré tout il trouvait ça beau "Sunao Omae", c'était chantant et ensemble ça sonnait parfaitement bien.

"Ils m'ont appris leur art et je me suis spécialisé dans le striptease, la danse et la comédie."

Il releva sa tête, quittant l'épaule de son seme.

"Au fait, j'ai la mauvaise habitude de fumée et de me ronger les ongles. Tiens d'ailleurs si vous pouviez m'empêcher de commettre ce deuxième acte. C'est que je stresse facilement."

Il passa sa langue sur sa lèvre inférieur. Espérons que ça ne laissera pas de trace. Il s'était justement mordu ce matin parce qu'il était stressé.

"Oh! Et ça, j'espère que vous n'avez rien contre."

Il dévoila complètement son épaule droite et se mit de dos, pour montrer son tatouage.

"Pour l'instant c'est tout ce qu'il y à savoir sur ma personne."

Naoki alla déballer les cartons, alors Sunao pris les assiettes et se rendit à la cuisine. Il se rendit compte qu'il n'avait même pas de produits lave-vaisselle. Il faudra faire des courses demain. Mais au moins, la cuisine était la seule pièce pas totalement vide, il y avait un évier, une gazinière..Il fit donc couler de l'eau chaude et mit le tout à tremper, même la casserole; ça au moins, il sait faire. Au cabaret, la vaisselle faisait parti de l'une de ses grandes occupations. Puis il retourna au salon, fixant quelques instants son seme, en plein travail. Il était tenté de ne rien faire mais...vu que ça se passait bien jusque là, autant ne pas tenter le diable. Il se dirigea donc vers un carton au hasard, qui c'est, il trouverait peut-être des choses intéressantes sur son seme.

"Il faudra faire les courses demain. Je m'en chargerais, mais si vous voulez quelque chose en particulier, dites-le moi."

Il avait l'habitude de faire les courses pour la troupe. Bon, là, il n'était que deux, il faudra qu'il pense à prendre beaucoup moins de choses que d'habitude. De toute façon, l'argent lui rappellerai. C'est fini le "payage" en commun.

"Mes cartons arriveront demain alors...si vous pouviez rester ici pour les récupérer."

Pendant que lui ferait les courses en somme...Il n'avait rien à cacher, alors son seme pourrait bien vider les cartons.

"Ah mais...vous travaillez demain?"

Il espérait bien que non. Il n'avait pas déjà en vie de commençait une vie quotidienne monotone et...seul.

Sans être complètement soumis, le jeune homme semblait faire sa part de travail sans trop rechigner. Etait il tout simplement bien tombé ? A moins que ce soit sa carrure qui fasse cet effet ? Son mutisme ? Ou tout simplement l'annonce de son emploi ? Ou alors c'était un mélange de tout cela. Naoki laissa tomber, cela ne changeait pas grand chose, seul le résultat importait. Il ne voulait pas d'un uke exécrable avec qui il aurait du se battre pour lui apprendre où était sa place et ses limites. Il avait déjà assez affaire à ce genre de cas dans son boulot. Un peu de repos, c'était le bienvenue. Il aurait du le faire, il l'aurait fait, mais il n'était pas mécontent de la tournure des évènements.

A la première question, Naoki émit un simple hum. Oui, il réfléchirait s'il avait besoin de quelque chose ou non. Quoi que, laisser le petit se débrouiller n'était pas plus mal. S'il manquait quelque chose, il le lui demanderais pour la prochaine fois, quitte à l'obliger à y retourner de suite, si c'était important. Enfin Naoki n'était pas exigent et n'avait pas besoin de grand chose. Peut être devrait il fixer un budget si Sunao dépensait trop, mais autant voir comment ça se passait avant de critiquer tout de suite. Naoki avait remarqué que la majorité des uke demandaient juste un peu de confiance et de liberté pour se conduire correctement.
Les récupérer. Bah il allait pas jeter les affaires de celui-ci dehors non plus. A la troisième question, Naoki s'efforça de répondre de pleine voix.

"Non."

Non, demain c'était sa journée habituelle de repos. Il ne travaillait jamais le jeudi. Mais travaillait le samedi et de temps en temps le dimanche. Après tout il y avait des pensionnaires à s'occuper. Il ne pouvait pas non plus trop les délaisser. Naoki commença à déballer les cartons. Puis arriva les cartons qu'il ne savait pas trop où déballer. Il y avait beaucoup de pièce. Laquelle serait considérée comme leur chambre ? Laquelle serait pour Sunao ? Et que ferait on des autres ? Naoki se tourna vers son uke, espérant qu'il comprendrait son problème.