Tour de Kôhei

L'autre loup sauta sur Aylan qui ne put rien faire ... si ce n'est tombé à terre. Comme une brindille face au vent. Il suivit pourtant sa progression.. Kôhei l'avait 'acceuillit' là. Il ne voulait pas d'un autre loup ici.

Il se traina, complètement lamentable, sans cesser de grogner et sauta sur l'autre sans prévenir. Bien-sûr le plus vif des deux c'était l'autre. Bien sûr le plus fort des deux c'était l'autre. Mais Aylan avait la rage... Il était faible, malade, il éternuait toute les deux secondes ... et on lui ammennait un loup plus fort que lui même en temps normale. Juste sous le nez.

L'autre anticipa, mais ce recut quand même un bon coup de crocs dans la patte. L'uvrant sur une plaie assez large. Aylan c'était retrouvé au sol dans son action, et tentait de soutenir son poids de ses membres tremblottant. Tanpis s'il le tuait. Ce n'était pas grave .. quelques part .. l'honneur était sauf.

Evidemment Aï vint s'asseoir comme à son habitude sur ses genoux, et l'enlaça pour l'embrasser, bref rien de nouveau. Qu'il y ai ou non quelqu'un, Aï restait le même. Quoi que il n'avait reçu qu'un furtif baiser, signe que le dieu avait quand même conscience des autres. Il ne savait pas qu'il avait un loup garou. C'était parfaitement normal. Il venait juste de le ramener. Ca faisait même pas une journée qu'il était là.

"Je viens de le ramener aujourd'hui même alors c'est normal que tu ne le saches pas. Et je lui ai rien fait. Je l'ai ramené du centre de redressement où un imbécile de Dieu l'y a laissé et il a attrapé froid c'est tout."

Au moins une chose était sûr, ce n'était pas Aï qui avait amené Aylan là-bas, il n'y avait aucun doute la dessus. Lui il l'aurait amené dans son lit.

Kôhei regarda ce fameux loup que le dieu était venu exhiber chez lui. Et vit qu'Aylan essayait de lutter et que l'autre loup semblait prêt à riposter. Pas possible, des vrais gosses. Peuvent pas rester sagement chacun de leur côté. Non faut qu'ils aillent se chercher des poux. Ils s'adressa donc au deux d'une voix encore plus autoritaire que d'habitude.

"Ca suffit vous deux. Vous êtes pas à la maternelle ici. Le premier qui s'avise de chercher l'autre je le fout dehors moi. Je veux du calme ici."

Non mais, c'était pas possible. Qu'est ce qu'il avait fait pour mériter ça ? Rien à part ramasser un loup en piteux état et qui semble s'en foutre d'être le plus faible.

Aylan suivit la conversation avec difficulté. Il avait limpression que tout bourdonner en lui. L'autre loup riposter, il était entrain de prendre le controle de son territoire.. Enfin .. celui qu'on avait bien voulu lui laissait. Il arriva à placer quelques coups de dents, tout en se défendant le cou, pas question de mourrir aussi connement ! Un coup de dent à l'épaule se fit bien sentir.

Les dieux intervenirent tout les deux, et l'autre arrêta de l'attaquait. Allant près de l'autre dieu. Aylan essaya de se levait. Ne regardant que le sol. Son épaule était ouverte et très douloureuse mais il finit par arriver à se redresser. Une fois cela fait il n'attendit pas longtemps, sautant que toute ses forces sur l'autre loup. Oui il était plus fort, oui il risquait de finir dehors ... ou de mourrir sous les dents de l'autre. Mais ... ce territoire ... cette endroit... c'était celui qu'on lui avait confiait.. celui qu'on lui avait dit d'habiter... Il ne pouvait pas laisser un autre loup y vivre impunément.

Il attérit sur le dos de l'autre et le mordit de toute ses forces à la nuque. Maintenant qu'il l'avait, il faudrait beaucoup d'effort pour le décrocher ... malgrès ses pattes tremblottantes, sa machoire ne se dessèrerait pas. Il continuerait avec le même acharnement jusqu'à ce que l'autre parte. Et si on le faisait partir lui... C'est qu'on donnait son territoire à l'autre. Oui, qu'on le donnait à l'autre loup-garou. Et même s'il était fou-furieux à partir du moment où un autre était chez lui, il n'était pas du genre à penaitrait le repère d'un autre loup. Il n'accepterait plus de rentrait dans la tour.

Que de problème en perspective pour ce petit loup malde et affaiblie.

Aï ne se retint pas très longtemps avant de glisser sa main sous la chemise du dieux. Kôhei ne l'avourait jamais, mais il était doué le petit, et son titre lui allait comme un gant. Mais Kôhei gardait son visage impassible, il allait pas se laisser aller avec les deux loups présent. C'était hors de question.

Evidemment personne ne l'écouta pour changer. Il faisait un piètre dieu pour que même les loups garou refusent de lui obéïr. Comment pouvait il faire régner la justice avec si peu d'impact ? Celui ou celle qui avait décidé qu'il serait le dieu de la justice devait avoir pris un sacré coup sur la tête. Par contre le loup obéit à Aï. Pas possible, pourquoi on lui obéissait à lui et pas à Kôhei ? Moui, Kaitaru, cela pouvait en effet être une de ses oeuvres. Enfin, Kôhei n'avait pas envie de chercher le coupable. Il avait déjà tiré Aylan du centre, fallait pas lui en demander plus.

C'est alors qu'Aylan sauta sur le loup d'Aï. Mais il avait rien dans la cervelle ou quoi ? Kôhei se leva et tenta de dégager Aylan mais il était très bien accroché à Sakki. Il alla donc à la fenêtre et l'ouvrit en grand. Il regarda un instant en bas. C'était bon, il y avait la terasse pas très loin en bas. Il retourna et prit les deux loups et les balança par la fenêtre avant de la refermer. Si ça les amuse tellement que ça de se battre, qu'ils le fassent dehors. Mais pas chez lui. Le seul endroit où il pouvait être tranquil. Puis il tourna son regard vers Aï, il était de très mauvaise humeur.

"Toi tu me ramènes plus jamais un loup ici."

Puis il partir du salon. Etre au clame, seul, voilà ce qu'il voulait. Il monta donc tout en haut de la tour, où se trouvait une véranda et s'allongea sur l'un des transats qu'il y avait. Il n'y en avait que deux, l'autre était pour Aï vu qu'il n'y avait que lui pour venir déranger Kôhei.

Aï écarquilla les yeux lorsque le loup de Kôhei sauta sur Sakki, et resta perplexe un petit moment quand Kôhei jeta les deux loups par la fenêtre. Il eut une vague inquiétude, avant de se dire que Kôhei était tout sauf un assassin. Et puis, Sakki se débrouillerait très bien tout seul. Il espèrait juste que l'autre loup ne serait pas trop amoché, quoique ce dernier semblait avoir des tendances suicidaires. Aï, ça ne lui viendrait jamais à l'esprit de s'en prendre à plus fort que lui. Il n'entendit même pas les paroles de Kôhei, il s'était penché à la fenêtre pour voir les garou.

"Sakki, reste là, je viendrais te chercher. N'amoche pas trop ton camarade. Laisse-le en vie au moins."

Il se retourna, pour constater que kôhei n'était plus là. Il eut un instant de panique, puis se dirigea un peu trop précipitamment tout en haut de la tour, jusqu'à la véranda, et fut rassurer d'y voir Kôhei. Il jeta un vague coup d'oeil au transat vite, et alla s'asseoir sur Kôhei, enfouissant son visage dans le cou de son dieu préféré.

"Tu m'as manqué, mon amour."

Il mordilla l'oreille de Kôhei, connaissant parfaitement tout les points sensibles de "son amour". Il ne l'appelait ainsi que lorsqu'ils étaient seul, sachant pertinnement que Kôhei n'apprécierait pas que l'on sache qu'il se laisse appeler ainsi. Aï aimait-il Kôhei? Il n'en savait trop rien...Il se savait attaché et avait besoin de sa "dose" de Kôhei, d'où parfois un manque. Il se laissait plus facilement aller en compagnie du dieu de la justice, et pouvait même s'endormir dans ses bras. Quand à coucher ensemble...il y avait bien déjà eu des incidents, mais jamais ils n'avaient sauté le pas...Pas encore en tout cas.....

Kôhei était donc enfin au calme, mais évidemment Aï dans la tour, il y avait peu de chance que cela reste ainsi très longtemps. Le dieu de l'amour vint donc le retrouver et s'assit sur Kôhei, alors qu'il avait un beau transat à sa disposition. Mais non, il se mettait quand même sur Kôhei. Enfin cela ne changeait pas vraiment de ses habitudes aussi le dieu n'en fut pas le moins du monde surpris. Juste passablement agacé.

Mon amour... Kôhei détestait cette façon de l'appeller, et ceux depuis le début. Il l'avait dit à Aï mais celui-ci était buté, beaucoup trop et il n'avait jamais arrêté de l'appeller ainsi. Mais comme il avait au moins la desence de le nommer de cette manière que lorsqu'ils étaient seul, Kôhei avait finit par abandonné la lutte.

Kôhei ferma les yeux quand le dieu vint lui mordiller l'oreille. Il savait ce qui plaisait à Kôhei et en profitait allégremment. Enfin il n'était pas le dieu de l'amour pour rien. Mais Kôhei n'avait pas envie de se laisser aller. Certes il n'en n'avait jamais envie mais là encore moins car il était encore faché. Il rouvrit les yeux et écarta la sangsue de lui.

"Je ne suis pas d'humeur Aï."

Aï sourit, nullement vexé, plutôt amusé.

"Kôhei, tu n'es JAMAIS d'humeur, mais..."

Mais parfois, quand Aï insiste un peu, que ses mains balladeuses et expertes se promènent sur le corps de Kôhei, il sentait le dieu se détendre, se laisser aller, pousser des soupirs et rougir de plaisir. Alors pourquoi pas aujourd'hui?

"Pourquoi as-tu recueilli un loup-garou, toi qui aimes ta tranquilité et qui n'aimes personne?"

Un vrai associable...

"Je vais faire comment maintenant, pour me glisser discrètement dans ton lit?"

C'était juste une façon de dire qu'ils auraient moins de moments en tête à tête, si le garou était toujours là...

Que répondre à ça alors que c'était ce qu'il venait de penser à l'instant ? Rien, donc Kôhei se tut. Aï avait repris sa manie de ne pas finir sa phrase. Manie que n'appréciait pas Kôhei, parce que forcément son pouvoir tirait la sonette d'alarme pour dire que la personne en face de lui lui cachait quelque chose, ce qui était l'évidence même, mais son pouvoir se fichait des évidences. Mais le soucis, c'est que cette idée qu'on lui cachait quelque chose résonnait dans sa tête et au final il voulait savoir quoi. Sauf qu'avec Aï il valait mieux pas savoir à quoi il pensait. Donc Kôhei ignora cette petite voix persistante dans sa tête.

Pourquoi avait il receuilli un loup-garou ? Parce qu'il était au centre de redressement où il n'avait rien à y faire. Ce n'était pas une raison, il aurait pu le ramener à la fourrière. C'était d'ailleurs sa première intention. Mais le loup lui avait parlé de justice, avait fait remarquer son incompétence à Kôhei. Il le savait depuis longtemps, mais ça l'avait blessé. Alors comme son amour propre avait été touché, il avait un sursaut d'orgeuil et avait décidé de garder le loup.

"Parce qu'il a parlé de justice."

Ca faisait vraiment pathétique comme raison pour quelqu'un qui faisait comme s'il s'en fichait, mais c'était bien parce que c'était Aï qui le lui demandait qu'il l'avouait. Autant dire que si ça sortait de la maison, Aï passerait un très mauvais moment. Mais ça il devait s'en douter aussi Kôhei ne le précisa pas.

"Il me collera pas les basques. Je lui expliquerais que tu viens ici régulièrement et il nous laissera tranquil."

Il avait surtout réagi à cause du loup qu'Aï avait ramené. Mais puisqu'il lui avait dit de ne plus l'amener, il n'y aurait plus de soucis. De toute manière Kôhei voulait sa tranquillité tout le temps. Même sans Aï, le loup ne devra pas le coller.

Ah...La justice...Ce mot n'est pas le préféré de Aï. Il utilisait bien trop souvent pour des raisons diverses. Car tout le monde a sa propre vision de la justice, même lui. Et il semble que sa justice à lui soit très éloigné de celle de Kôhei.

"Mine de rien, tu es sensible."

Aï sourit, et laissa sa main glisser sous les vêtements de Kôhei pour aller caresser son torse.

"Tu vois que tu tiens un peu moi. Tu veux que ton loup nous laisse tranquille mais...pourquoi faire?"

Il est vrai que Aï avait pas mal de privilèges dans sa relation avec Kôhei, il savait bien des choses que les autres ignoraient. Et il en était heureux, Kôhei n'était qu'à lui, et il ne le partagerait sûrement pas avec un simple loup-garou.

Kôhei aurait manqué de s'étouffer si à ce moment là il avait été en train de boire ou manger. Lui sensible... C'était vraiment n'importe quoi. Certes il lui arrivait de temps en temps, en général en présence d'Aï de montrer quelques sentiments ou plutôt quelques signes pouvant faire comprendre aux autres qu'il ressentait quelque chose. Mais c'était juse là la preuve qu'il était un être vivant et non un objet. Mais il était en aucun cas sensible. Mais il ne discuta pas avec Aï de ce point-ci. Celui-ci le savait pertinamment et avait du dire ça pour provoquer une réaction chez Kôhei, ce qui était compréhensible. Quand on s'attache à quelqu'un d'aussi inexpressif que Kôhei, on fait tout pour le voir s'exprimer, surtout quand on est soi meme plus qu'expressif et c'était le cas d'Aï. Pourquoi c'était il attaché à Kôhei, cela restait un mystère pour le dieu, mais il ne posait pas la question. Il sentait que la réponse ne lui plairait pas. Enfin peut être un jour arrêterait il de repousser l'échance et le lui demanderait franchement.

Et voilà qu'Aï se remettait à caresser le torse de Kôhei alors que celui-ci lui avait dit qu'il n'était pas d'humeur. Est ce qu'un jour il l'écoute
ra ? Fallait pas rêver.

Tenir à lui. Oui il tenait à lui, un petit peu, même si c'était dur de se l'avouer, mais se mentir à soit même ne servait à rien. Cependant il ne l'avouerait pas à Aï. Il ne voulait pas être déçu et il le serrait forcément, un jour tôt ou tard. Sa mère s'était scuicidé, ne pensant même pas à lui, par amour. Voilà pourquoi il n'aimait pas l'amour. Ce sentiment faisait faire des choses tellement cruelle. Il ne voulait pas le ressentir, alors il était froid. Mais cela ne servait à rien, Aï restait quand même collé à lui. Il prit la main d'Aï pour qu'il arrête ce jeu.

"J'ai dit non."

Il était vraiment de moins en moins d'humeur. Se rappeller de son enfance n'était pas pour l'aider à se réjouir, loin de là.

"Et mon loup me laissera tranquille parce que j'aime la tranquillité."

Aï ne s'offusqua pas alors que Kôhei, mine de rien, repoussait ses avances. Il déposa juste un léger baiser sur ses lèvres.

"Je vais devoir aller voir ailleurs..."

Et oui, son attachement pour Kôhei ne l'empêchait pas d'être volage. Il avait même parfois eu des amants assez intéressant, mais rien qui ne puisse valoir son Kôhei. Peut-être que Sakki...Bah, il n'avait pas pris un garou pour ça, mais si les choses tournent ainsi, cela ne sera pas pour lui déplaire. Il décida tout de même de quitter les genoux de Kôhei, et alla bien sagement s'asseoir sur le transat vide.

"Qu'est-ce que tu fais de tes journées Kôhei? Moi je finis toujours par m'ennuyer."

Il ferma les yeux.

"J'aurais tant voulu être un humain. Quand on a une vie courte, on est toujours occupé."

Et oui, Kôhei était son "amoureux", son "amant", son "frère", son "père", son ami mais aussi son confident. Kôhei avait droit à des facettes de la personnalité d'Aï que les autres ne connaissaient pas. Oui, on peut dire qu'ils avaient une relation assez privilégiée.

Aller voir ailleurs. Ce qui étonnait Kôhei, c'est qu'il revienne à chaque fois. Depuis le temps, il aurait pu trouver quelqu'un de plus attachant que Kôhei. N'importe qui pourrait faire l'affaire. A part Kaitaru évidemment. Mais non, il revenait toujours revoir son "amour" comme il le disait. Mais cela faisait de la compagnie à Kôhei, cela le distrayait, et mine de rien, il s'embêtait moins en sa présence, alors il n'était pas mécontent qu'il revienne. Mais peut être que cela changerait avec le loup garou. Peut être qu'il ne s'en passerait plus et laisserait enfin Kôhei tranquille. Mais au fond Kôhei savait qu'il souhaitait que ce ne soit pas le cas. Mais ça évidemment jamais le petit en saurait quelque chose.

Finalement il quitta enfn ses genoux pour utiliser le transat mis gracieusement à sa disposition par l'hôte de la tour.

"Je lis, je regarde la terre, je m'occupe de remmetre les délinquants à leur place... bref je m'ennuis tout comme toi."

L'immortalité mine de rien, ça n'avait pas que des avantages. Mais Kôhei n'allait pas se scuicider pour autant. Il n'en ressentait pas l'envie. Pas encore. Peut être qu'un jour, dans un ou deux millénaire, il en aurait marre et encore, cela faisait tellement longtemps qu'il vivait et il ne s'était toujours pas lassé, même après ses déceptions. Pourquoi ? Qu'est ce qui le retennait au fond ici ? Peut être Aï justement. Qui sait ?

Devenir humain, non ça ne l'interessait pas, être à la merci de dieux pareil ne l'attirait pas, même si en effet, il aurait peut être eut une vie plus interessante. Il n'aurait peut être pas eut le temps d'être déçut. Il serait mort encore plein de ses rêves utopiques. Mais ce n'était pas le cas, qu'il le veuille ou non.

Aï soupira.

"En tant que dieu de l'amour, je devrais peut-être me battre pour que les humains aient de nouveau la liberté de vivre avec la personne de leurs choix. Mais ça ne m'occuperait qu'un temps. Qu'est-ce que je ferais une fois que j'aurais gagné?"

Car il n'abandonnait pas avant d'avoir eu ce qu'il voulait.

"Je pourrai passer le reste de mon temps avec toi, non?"

Cela pourrait être très intéressant.

"Ah, mais j'ai Sakki maintenant. Je vais peut-être moins m'ennuyer."

Il rouvrit les yeux, et sourit, tournant son visage vers Kôhei.

"Et je viendrais peut-être moins...Si c'était le cas, je te manquerais?"

Peut être se battre ? D'un autre côté l'amour s'épanouissait partout, avec ou sans l'accord des dieux. Et même libre en théorie de s'aimer, il y aurait toujours des obstacles. Il y en a toujours, c'est inévitable. Alors Kôhei ne voyait pas l'intérêt de se battre pour l'amour. Mais de toute manière il ne le ferait pas. Il ne se battait même plus pour la justice alors l'amour ...

Passer le reste de son temps avec lui, c'est déjà ce qu'il faisait, non ? Sakki, ce dont il venait de penser allait se réaliser finalement. Il s'attacherait à son loup. Et Kôhei resterait seul... Quoi que il avait lui aussi un loup. Mais ça ne serait pas la même chose. Aylan ne remplacerait jamais Aï. Et puis il voulait la paix et Aylan la lui accorderait sûrement. Donc au final il serait seul. Cela ne lui plaisait pas, mais en même temps il n'aurait ainsi pas le temps d'être déçut. Il ne l'avait toujours pas été mais il savait qu'un jour Aï l'aurait déçut, c'était inévitable. Et il en aurait souffert, et ça il ne le voulait plus évidemment. Il souffrirait aussi de la solitude, mais ça ne changeait rien. Et puis il pourrait garder un petit peu d'utopie pour lui. Il pourra croire qu'Aï ne l'aurait jamais déçut. Il était un utopiste né en faite. Mais son immortalité lui avait remis les pieds sur terre et prendre conscience de la réalité avait été au combien douloureux.

"Pas spécialement."

Non, il n'avouerait pas à Aï qu'il lui manquerait. Tiens son loup, il devrait peut être voir ce qu'il était devenu, s'il était encore vivant.

"Et puis Aylan est là. Je devrais peut être aller voir son état."

Il ne l'avait pas ramené chez lui pour qu'il meure non plus. Enfin, il n'irait pas à son secours à chaque fois non plus. Il n'avait pas que ça à faire. Enfin si mais bon il ne voulait pas passer son temps à ça.

Aï tourna son visage vers Kôhei, les yeux soudainement grand ouvert, et il quitta précipitamment son transat pour aller sauter dans les bras de Kôhei.

"Tu es messaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaant!"

Il hurla comme un gamin. Evidemment, il jouait la comédie, mais ça, Kôhei le savait parfaitement, il avait plus que l'habitude. Ni vu ni connu, il passa sa main sous les vêtements de Kôhei.

"Moi je peux pas me passer de toi, même si j'essaye. C'est pour ça que je suis venu aujourd'hui...j'étais en manque...."

ça au moins, ça avait le mérite d'être vrai.

"Et toi tu es si froid...heureusement que je suis là pour te réchauffer..."

Ce Aylan pourrat -il réchauffer Kôhei comme Aï le fait? Non, il ne le permettrait pas. Il ne laissera jamais personne détruire son lien avec Kôhei, parce qu'en réalité, c'est tout ce qu'il a, c'est la seule chose qui compte pour lui. Il passa ses bras autour du cou de Kôhei, et enfoui son visage au creux de son épaule. Il était soudain inquiet. Avait-il un rival désormais? Finalement, il devrait peut-être demandé à Sakki de tuer ce Aylan?

"Tu serais triste si Aylan mourrait?"

Personne jamais ne lui prendra Kôhei...Tant pis s'il doit tuer pour ça...

Evidemment Aï profita de l'occasion pour revenir dans les bas de son Kôhei. Ce n'était pas étonnant de voir l'un des transats presque comme neuf et l'autre usé. Aï jouait la comédie, même si il devait quand même être affecté par ce qu'avait dit Kôhei. Mais tout comme le dieu de la justice avait l'habitude des gamineries d'Aï, le dieu de l'amour avait l'habitude de la froideur perpétuelle de Kôhei.

En manque... On dirait à l'entendre que Kôhei était une drogue dont il ne pouvait plus se passer même s'il le voulait. Joyeux tableau en perspective. Ca voulait dire que quoi que fasse Kôhei Aï reviendrait irrémédiablement vers lui. Enfin n'était ce pas ce qu'il voulait à l'instant ?

"Bien sûr que non."

Pourquoi serait il triste pour Aylan ? C'est à peine s'il le connaissait. Il n'avait pleuré qu'une seul fois dans sa vie, lorsque Artémis s'était scuicidé. Il avait perdu une mère tué par ces villageois intolérants et voilà que sa deuxième mère se tuait. Il n'était qu'un enfant à l'époque, alors oui il avait pleuré et personne n'était venu le consoler. Même Athéna n'avait rien fait pour lui. C'était censé lui apprendre la vie. Quelle belle leçon de morale pour un enfant de 7 ans. Mais depuis il s'était construit une forteresse et n'avait plus pleuré, même lorsqu'il s'était senti trahi par les humains, lorsqu'il avait vu la déchéance des autres dieux. Il n'était même pas sur qu'il pleurerait si Aï venait à mourir et pourtant c'était bien la seule personne apte à lui faire verser des larmes, alors non il ne pleurerait pas pour un simple loup garou.

"Enfin je ne l'ai pas ramené ici pour qu'il meure tout de suite."

Aï sourit et se décolla de Kôhei, un peu rassuré. Après tout, ce n'est pas un loup-garou pitoyable qui prendrait sa place dans le coeur de Kôhei. Et au pire, Sakki serait là pour régler le problème...En fait, il avait bien fait de prendre ce loup-garou, il pourrait s'avérer très utile. Il se leva, abandonnant Kôhei. Depuis combien de temps était-il là? Quand il était avec le dieu de la justice, il ne voyait plus le temps passé, il pourrait passer l'éternité avec lui, ça ne le gênerait pas. Il ne s'ennuyait jamais avec Kôhei, il était incapable de se lasser de lui. Il fixa un point à l'horizon, les yeux dans le vide, mais ne regardant surtout pas Kôhei. il était tout à coup étonnement sérieux.

"Kôhei, tu veux que je m'en aille?"

Malgré son envie de rester inlassablement avec Kôhei, il respectait et aimait trop son compagnon pour lui imposer sa présence. De toute façon, il ne ferait rien qui pourrait blesser ou rendre malheureux Kôhei. Kôhei était la personne à qui il pensait, avant de penser à lui-même. Les autres, il s'en fout. Ils peuvent bien tous crever, seul Kôhei compte réellement pour lui. C'est la seule personne pour qui il se sent capable de verser des larmes...sincérement. Il revint vers Kôhei, et se pencha pour embrasser légèrement ses lèvres. Puis il offrit un sourire quelque peu mélancolique à Kôhei, et un regard emplit de tristesse. Ce n'était pas intentionnel. Il avait retiré son "masque" inconsciemment. Mais la pensée que Kôhei puisse disparaître un jour, le peinait réellement.

La réponse donnée Aï se détacha pour se lever. Finalement il avait eu besoin d'être rassuré. Il avait besoin que Kôhei fasse un minimum attention à lui. Il avait comme qui dirait besoin "d'amour". Cela paraissait toujours incongru qu'Aï lui en demande alors qu'il était si froid. mais au fond il l'avait connu avant qu'il devienne ainsi. Certes Kôhei avait toujours été quelqu'un de sérieux, calme et posé et puis il avait recueilli Aï après la mort d'Artémis, il avait déjà commencé à créer une barrière autour de son coeur, mais tant qu'il croyait encore à la justice, il paraissait moins froid et était un peu plus expressif.

Puis Aï devint sérieux et demanda à Kôhei s'il voulait qu'il s'en aille. Bien sur que non il ne voulait pas qu'il s'en aille. Mais le dirait il ? Puis le dieu de l'amour revint l'embrasser. Il fixa son regard. Il était plus triste que d'habitude. C'était un comportement rare, le dieu le savait et il devait en être l'un des rare spectateur aussi. Aï était aussi privilégié que lui. Alors Kôhei se dit qu'il pourrait bien faire un geste pour la seule personne qu'il supportait vraiment et qu'il, il se l'avouait mais qu'à lui, à qui il tenait.

"Tu peux rester."

Kôhei attrapa le dieu et l'obligea à se rasseoir sur lui. Il en avait l'habitude et il n'était pas lourd.

Aï fut un peu surpris, il devait bien le reconnaître. Il ne s'y attendait pas du tout, et encore à ce que Kôhei l'oblige à se rasseoir sur lui. Mais il est content, alors il posa sa tête contre son "amour", et ferma les yeux heureux. Il entendait le coeur de Kôhei, comme une douce musique. Pour lui, c'est ce qu'il y avait de plus agréable. Il aurait tant voulu que ce genre de moments soient éternel. Ne plus jamais partir...

"Kôhei..."

Il soupira. Pourquoi il voulait toujours plus? Pourquoi il ne peut jamais se contenter de ce qu'il a? Il releva la tête, pour fixer Kôhei quelques instants. Il embrassa, mais pas d'un tout petit baiser cette fois. Un vrai baiser d'amoureux, en quémendant l'entrée de sa bouche avec sa langue. Peut-être que cette fois...Il en avait envie, terriblement...Même une seule fois...Rien qu'une fois, Kôhei et lui...Une fois....

Aï avait eu l'autorisation d'entrée, et il n'allait pas se priver. C'était rare, alors autant en profiter. En plus, avec Kôhei, on était jamais sûr de la durée. De plus, il était loin d'être certain qu'il pourrait aller jusqu'au bout, avec son Kôhei adoré. Et pourtant, qu'est-ce qu'il en avait envie. Il semble que Kôhei ne réalise pas à quel point il était beau et désirable, et l'effet dévastateur qu'il avait sur Aï. Au final, Aï était complètement sous l'emprise de Kôhei, mais il n'en était pas effrayé, car Kôhei ne profitait pas de lui. Aï finit par décoller ses lèvres, déjà à bout de souffle. Kôhei lui avait offert un tel privilège. Rien qu'avec ça, sa journée était parfaite, mais s'il pouvait obtenir plus, il n'allait pas se gêner. Il sourit en admirant le si beau visage de son amour.

"Tu vas encore me laisser frustré, n'est-ce pas?"

Et pourtant, tout en disant cela, l'une de ses mains s'étaient faufilé sous les vêtements de Kôhei, pour caresser don doux torse, et la langue d'Aï alla titiller l'une des oreilles de Kôhei. C'est qu'il savait, mine de rien, comment faire gémir Kôhei. Et faire gémir Kôhei d'un réel plaisir, c'est son privilège.

Evidement Aï ne se fit pas prier. Le jour il rejetterait Kôhei quand celui-ci lui offrait ce genre de possibilité il s'inquiéterait sérieusement de l'était psychologique d'Aï. Mais ce jour n'était pas venue, et risquait d'arriver dans fort longtemps. Puis enfin le baiser se termina et Kôhei n'en n'était pas moins à bout de souffle. De plus lui avait beaucoup moins de pratique qu'Aï. Il avait déjà embrassé d'autre dieux avant lui et même encore maintenant, mais c'était quand même assez rare. Il n'était pas obsédé par ça comme le dieu de l'amour.

Aï posait la question, mais il en connaissait parfaitement la réponse.

"Oui."

Cependant Kôhei y répondit quand même, c'était définitif. Mais déjà son coeur accélérait le rythme alors qu'Aï se metait déjà à faire grimper le plaisir. Il savait s'y prendre, trop bien car Kôhei finissait toujours par laisser des gémissements s'échapper de sa bouche et pourtant il essayait de les en empêcher. Mais il n'y arivait pas. Déjà son souffle commençait à devenir plus court. Il tiendrait le plus longtemps possible et quand il n'en pourrait plus, quand il aurait envie d'aller plus loin, il arrêterait tout, comme toujours. Et il sentait qu'aujourd'hui il s'arrêterait vite, il était dans de trop bonne disposition.