une petite visite à mon défunt uke

Le voyage avait été rude et particulièrement rude, difficile en tout point de vue. Seul, j’avais marché, traversé les campagnes, les déserts de végétations et les villes, sans jamais m’arrêter car ma place n’était nullement en ces lieux. D’ailleurs elle n’était nulle part, mais je continuais obstinément à parcourir le monde, à tenter de découvrir et trouver un lieu où je saurais résider plus que quelque mois avant de devenir fou. Un voyage donc où la solitude avait été la plus complète, une absence de contact qui m’avait plu et renforcé. Il n’y avait que dans l’absolue obscurité et la plus totale solitude que je sais vraiment qui je suis, où je peux enfin respirer sans avoir l’envie d’égorger autrui.

Et depuis trois jours, j’étais ici, dans cette nouvelle ville, habitée encore une fois par uniquement des hommes. Une ville dont j’avais déjà entendu parler sans pouvoir y trouver un quelconque intérêt. N’avoir que des messieurs dans un seul endroit devient vite ennuyant. Je l'avais déjà constaté dans mes précédant voyages. Surtout que si j’aimais l’étreinte d’un mâle, j’aimais également la douceur et la lascivité des femmes. Mais cela remontait à trop loin pour que je me souvienne parfaitement de tout cela. Ça n’empêche que j’y suis, il serait donc dommage de quitter la ville sans la découvrir et savoir comment elle fonctionne. Je sais déjà quelques petites choses intéressantes, sans pour autant m’être attardé dessus. Je manque donc encore de connaissance que je sais que je comblerais à un moment ou un autre.

Durant c’est trois jours, j’ai exploré les alentours, fais une reconnaissance des lieux pour ne pas me perdre dans un futur proche. J’avais dormi dans les rues, à même le sol, dans un parc sur l’herbe fraiche, ou sous un pont. Là j’avais découvert le cimetière, endroit que j’aimais beaucoup pour sa vague ressemblance aux faubourgs de l’Enfer. Le cimetière est toujours calme, les visiteurs sont rares et partent rapidement sans déranger qui que se soit. Je ne pouvais espérer meilleurs endroit pour me reposer dans les semaines à venir. Bref, j’entamais ma troisième nuit, le lendemain étant mon quatrième jour où je prendrais plaisir à étudier chaque stèle et mémoriser chaque nom et date. Fils de la Mort, il n’était guère étonnant que j’ai une certaine… fascination pour elle.

Bon, là donc, je dormais, appuyé sur la grille, remuant afin de trouver une position plus confortable pour trouver le sommeil le plus parfait. Rapidement je fus happé par Morphée et tout aussi rapidement, le visage de mon frère m'apparu. Cela arrivait de plus en plus fréquemment que dans mes rêves, il vienne me visiter. C’était autrement plus facile, et surtout moins… dangereux. Dans le sens où chacune de ne rencontre physique nous mettait mal à l’aise et où nous éprouvions l’irrépressible envie de nous toucher et nous étreindre, de telle sorte que résister en devenait douloureux. En songe, il était tout aussi beau qu’en réalité, sa voix toujours aussi douce et ses yeux avaient pour moi, la même tendresse qu’autrefois. Il parle de mon fils, notre fils, de son caractère et comme il grandissait encore. Il avait prit tout ce qu’il y avait de bon en nous, de telle sorte qu’il devait être un dieu parfaitement magnifique. Bon et généreux. Faible en quelque sorte. J’avais toujours refusé de le voir car dans mon cœur, je savais que tout cela n’apporterait rien de bon.

Le rêve s’éternisa, la conversation également, les gestes devenaient plus familiers et intimes, témoignant d’un passé qui ne pouvait défensivement être oublié. Cela aurait pu continuer plus loin s’il n’y avait eut ce réveil plus que brutal. Un coup dans mon estomac me fut porté, pas vraiment violent mais assez fort pour me tirer un grognement de mécontentement. Je roulai sur le côté avant de me relever prestement, ouvrant mes yeux d’améthyste sur l’incongru qui trouvait amusant de réveiller les gens qui ne faisaient décidément rien de mal. Le jeune homme – guère plus qu’un adolescent à première vue – était accroché à la grille pour ne pas tomber lamentablement. Je fronçai les sourcils, pas vraiment heureux d’avoir été tiré de mon songe pour… ça. Je fis une sorte de claquement de langue réprobateur avant de parler, pas vraiment très gentiment.

- J’aimerais recevoir des excuses pour avoir été réveillé de la sorte.

Malgré ma mise peu avantageuse, la poussière qui recouvrait mon visage et mes habits troués et usés, il était clair que je n’avais rien perdu de ma fierté, que j’avais le charisme en quelque sorte, des gens habitués à être remarqués et obéit. Jadis c’était ainsi, aujourd’hui, cet un peu différent. Les gens sont plus susceptible et se rebiffent plus facilement, ce qui à tendance à m’exaspérer. Je secouai doucement la tête avant de passer une main dans mes cheveux, les mettant un peu plus en désordre que les coiffant.

Réveillé un peu trop durement à mon goût, d’un rêve qui était bien agréable en plus, je me redressai rapidement, fixant d’un mauvais œil le jeune homme accroché à la porte grillagée du cimetière. Il me présentait son dos, ce qui était fort impoli mais de cela, je ne m’en offusquais pas. Il c’était tout de même raccroché à ça pour ne point tomber, il se retournerait sans doute après. Je fis donc un bruit pour témoigner de ma présence, avant de prendre la parole. Quelques mots exigeants une excuse pour ce qui venait de se passer.

Il me répondit, assurant qu’il ne m’avait pas vu et qu’il allait s’excuser, sauf que j’avais parlé plus rapidement que lui. Une question, ou ce qui me sembla l’être, fut posée. Je penchai la tête sur le côté alors que le jeune homme était à présent face à moi. Je basculai la tête sur l’autre côté et ainsi de suite, telle une poupée désarticulée ne sachant pas quelle pose prendre. Et je réfléchissais. En soit, je n’avais pas mal. J’aurais peut-être un hématome mais rien de plus grave. J’allais parfaitement bien, hormis le fait qu’il m’avait réveillé, comme il l’avait si bien dit. Je m’arrêtai soudain dans mon balancement pour fixer le jeune homme tout comme il me regardait. Je savais qu’à ces yeux, je ne devais avoir l’air d’un pauvre mendiant couchant là où il pouvait faute de mieux. C’était vrai. Je n’avais guère de richesse, celle que je possédais, restaient toujours avec moi car j’y attachais une grande importance. J’avais un peu de liquidité, mais rien de bien mirobolant. En bref, j’étais pauvre et démuni, même si j’aurais massacré quiconque ose m’en faire la remarque. Je n’aime pas être prit de haut, ni recevoir la pitié d’autrui.

Je le regardai donc, avec sa taille pas vraiment très grande pour un homme, se cheveux étrangement rouge qui me rappelaient vaguement ceux de mon frère, couleur de la passion, de la luxure mais également de la vie et du sang. Son visage trop juvénile et des yeux rougis par une précédente crise de larmes. De beaux yeux tachés par la tristesse. Un bref instant sa personne me répugna. Je n’aime pas la tristesse. Elle rend faible, tout comme les larmes. Voilà pourquoi, jamais de ma vie, je n’ai pleuré. Je me suis toujours barricadé pour ne jamais verser ses gouttes cristallines et salées. La souffrance de la tristesse ne m’était pas du tout inconnue, mais j’avais aboli ce sentiment incompatible avec ma personne.

Je détournai mon visage de sa personne pour mon attention sur mes habits. Je m’époussetai, enlevant le gros de la poussière, de ma manche, je nettoyai un minimum mon visage, même si aucun véritable résultat n’était notable. Puis seulement après ça, je daignai lui répondre.

- Disons que tu… vous m’avez tiré d’un songe fort agréable. Il n’est pas aisé de trouver le repos en des lieux inconnus, et plus encore de se nourrir et d’être présentable sans avoir la chance de posséder quelque richesse que se soit.

Je parlais de cette voix mélodieuse qui pourtant n’avait pas vraiment grand-chose d’amical. Je parlais également avec un vocabulaire bien trop soutenu pour figurer un véritable clochard. Même si peu présentable, je gardais le dos bien droit, la tête haute et cette élégance qui faisait parfois penser aux princes. Cette comparaison me faisait toujours rire… parce que je n’avais rien d’un bon prince.

- Vous devriez sécher vos larmes. Cela vous donne un air vaguement ridicule et peu approprié pour un homme… comme vous je dirais.

Il voyait de quel genre de songe auquel je faisais allusion? Ha ! bonne blague. Je souris doucement, proprement amusé par ses dires. Il était facile de savoir à qui il pensait et d’un côté, il n’avait pas totalement tord en présumant un rêve emplit de stupre. Le sourire atteignit mes yeux, chose fort rare chez moi. Il ne perdait pas le Nord ce gosse. Et puis j’appréciais ça petite logique et sa prévenance dut au plus grand des hasards. Seulement en soit, c’était mon problème si je me retrouvais en fâcheuse position dans un cimetière. Certes cela aurait été gênant, mais il suffisait de comment dire ? trouver un lieu où nul ne saurait nous voir pour se soulager ou se calmer.

-Je rêvais à mon frère.

Ce n’était pas un mensonge, mais il était fort probable que cela induise le jeune homme en erreur. Peu de gens concevait ou pensait à l’amour entre deux personnes d’une même famille. C’était abject, immoral et sans doute punissable par la loi. Heureusement que dans les cieux, ce genre de passion n’est pas réprouvé. Cela n’aurait fait que rajouter un crime de plus à ma liste déjà bien trop longue.

Je repris la parole, désignant ses larmes, insinuant ouvertement que cela ne le mettait pas du tout en avantage. Par pour moi en tout cas. Je déteste quand une personne pleure. Cela me met en colère et en rage, à ce moment là, j’ai juste envie de frapper cette personne. Mieux vaut donc pour cet homme qu’il se reprenne rapidement. J’écoutai sa réponse avec attention, comprenant sa logique sans pour autant y adhérer. C’était très humain de venir se recueillir sur la tombe d’un défunt et de remuer le couteau dans la plaie. Je faisais pareil, mais différemment. Pas pour alimenter ma peine, mais bien pour nourrir ma haine.

- J’ai perdu tout ce que j’avais de cher et de précieux, je n’ai pourtant jamais pleuré.

Et c’était vrai. Jamais pleuré devant le rejet cruel de mes parents, devant le paria que j’étais devenu avant même d’avoir l’âge de comprendre. On m’avait délibérément condamné pour un crime qui était bien le seul où je n’étais absolument pas coupable. Rejeté uniquement parce que j’étais né. Et banni sur Terre sur l’ordre de mon oncle et l’accord de tout le monde, sauf d’Eros, qui était bien le seul à pouvoir me juger et me punir. Mais il n’en n’avait jamais rien fait. Il avait toujours été de mon côté, convaincu qu’au fond, j’étais quelqu’un de bien et que ce que nous avions vécu n’avait pas été que mensonge.

- Etes-vous aveugle ou simplement dénudé de toute intelligence ? Je n’ai guère l’allure de quelqu’un possédant un lieu ou se nettoyer et se pouponner. Je refuse de me laver dans des toilettes publiques et je ne m’abaisserais jamais à me baigner dans une fontaine, montrant à tous la déchéance d’un homme.

Je pouvais faire bien des choses, me donner en spectacle et me montrer ridicule, je pouvais tuer sans compassion et prendre juste après un diner en bonne compagnie et discuter de tout et de rien. Mais je n’étais pas capable aujourd’hui, d’offrir mon corps à la vue des gens si égocentriques hostiles et surtout malhonnêtes. Je n’ai aucune pudeur, mais j’ai un minimum de fierté.

- Je refuse également toute pitié d’où quel vienne. Je n’accepte peut-être pas mon sort, mais je refuse de voir les gens s’arrêter et s’apitoyer devant la misère que je peux représenter. Dès lors, après un long et pénible voyage, sans argent et sans demeure, il devint difficile d’être pleinement civilisé.

Très proche de mon frère… Il ne sait pas combine il a raison. Mon frère doit être généreux… pas tellement que ça en fait. Juste avec son entourage, sinon ce n’est qu’un gamin capricieux et joueur. C’est un dieu de luxure, on ne peut pas vraiment attendre quelque chose d’autre de lui. Sans compter qu’il également se montrer fort têtu et colérique, je sais de quoi je parle. La conversation continua, assez en tout cas pour que je puisse apprendre ce qu’il venait faire ici. C’était tout simple… il avait perdu son compagnon. Une mort sans doute prématurée, mais je le jugeais tout de même trop jeune pour avoir ce « genre de relation. » Je n’étais pas vieux jeu, j’avais juste des principes. Ce jeune homme me faisait l’impression d’être un gamin, un adolescent, alors que chacun de ses mots, des expressions de son visage et surtout de ses yeux, me disaient le contraire.

Honorable… Est-réellement honorable de ne pas pleurer ? N’est-ce pas plutôt la preuve qu’on manque cruellement d’humanité ? Je savais avoir une bonne empathie avec les gens, je savais ce qu’ils pouvaient ressentir et le comprendre… et pourtant je méprisais e toute mon âmes les émotions si bassement humaines. C’est stupide je le sais, car je ne suis pas à l’abri des souffrances, de la colère et des envies, j’ai des besoins, des rêves. J’ai aimé de tout mon cœur et trahit cruellement. J’ai perdu le peu de confiance envers le monde et je n’avais plus eut que des aventures sans réelle importance. La dernière avait durée quatre mois avant que le jeune homme ne se face calciner dans un incendie. J’avais légèrement souffert de son absence avant de totalement tourner la page. Je ne comptais pas les histoires sans lendemain. Tout cela n’était que coucherie sans importance, pas besoin donc de s’y éterniser.

- Il ne sert à rien de verser des larmes pour une chose que ne peut changer, pour un élément que l’on désir mais ne pouvons obtenir. Pleurer est un signe de faiblesse.

Cette discussion était étrange, je n’avais rien de sympathique et je me demandais pourquoi ce garçon restait en ma compagnie, me conseillant sur les choix à faire pour se laver. Mais je n’avais nullement besoin de la pitié d’autrui, de leur prévenance. Je savais parfaitement me gérer tout seul, trouver un coin tranquille où enlever mes habits et enlever la crasse. Après ça, il me serait aisé de trouver un boulot, ne serait-ce que de rue. Faire quelques tours de passe-passe, jouer d’un instrument ou deux et chanter. Je saurais gagner un peu d’argent, juste assez pour une chambre d’hôtel miteux, pour le début en somme. Sauf que je ne voyais pas l’intérêt de me donner du mal, en sachant que je quitterais la cité d’ici un mois.

Je fini par prendre la parole, doucement, sans animosité, un contraste parfait avec tout ce qui venait de se passer et tous les mots échangés.

- Je ne suis pas pudique, ce n’est par pour autant que j’apprécie m’exhiber aux regards de tous. Certaines choses doivent rester… cachées. Mais il est aimable que vous vous donniez tant de mal pour un parfait inconnu. Puis connaître votre non ?

Paradoxe… Exact, ce qu’il venait de dire relevait un peu de cela, mais également de la prédisposition des humains à aimer se faire souffrir. L’être humain est tellement… résistant. Il pourrait mourir cent fois qu’il garderait le souffle rien qu’à cause d’une idée, d’un but à achever. Il peut tenir devant les pires tortures, rester droit et fier avant de craquer complètement devant l’aide soudaine.

L’être humain est un paradoxe. Moi aussi j’en suis un, mais à un autre degré. Je suis une erreur de la nature et fier de l’être ! Je fini par hausser les épaules. Ce sujet ne me concernait pas au final, je ne savais même pas de quoi je parlais vu que je n’avais jamais pleuré. J’avais vu d’innombrables personnes verser des larmes, mais je n’en n’avais jamais été capable. Ces eaux cristallines balayant il y a quelques minutes ses joues, c’était son problème.

Protéger une personne qu’on aime en cachant son corps. Je n’y avais jamais songé vu que j’étais plutôt à me prélasser dans les draps d’autrui, avec ou sans argent à la clef. Je n’étais pas pudique, pas plus que je n’avais honte de mon corps. Je n’étais même pas gêner de me montrer devant le peuple mais en cet instant, c’était le manque d’envie d’exposer mon corps marqué par les batailles devant des inconnus qui sauraient colporter des choses et d’autres, surement plus fausses les unes que les autres. Je me fiche en général des ragots, mais en cet instant, je n’étais pas bien sûr de pouvoir les supporter. Mieux vaut éviter de piquer une crise. Je voudrais également éviter que tous ne porte un regard sur mon corps, héritage évolué de la Beauté. Certes en cet instant je ne ressemblais pas à grand-chose, mais nettoyé, cela serait autre chose.

J’écoutai son nom, baissant légèrement la tête en guise de salut. Comme de bien entendu, il me retourna la question, et bien que m’y attendant, je ne pus qu’hésiter durant quelques secondes. Je fini par soupirer doucement avant d’avancer vers Hyobe pour lui tendre la main.

- Vous pouvez m’appeler Logan. Mes géniteurs n’ont pas pris la peine de me donner leur nom.

J’avais bien entendu mentit sur mon prénom, mais je ne le révélais que très rarement et en de grandes occasions. Finalement je lâchai sa main pour lui offrir un grand sourire, et magnifique de surcroit – le genre de sourire où quand je les faisais, il ne fallait surtout pas me faire confiance.-

- Dites moi, par le plus grands des hasards, ne me permettriez-vous pas d’utiliser la douche de votre demeure en guise « d’excuse » pour le coup brutal, mais certes involontaire de ce matin? Je vous assure que je serais… discret.

Ne pas avoir de nom familial n’était pas une tare… Je ne connais même pas ceux de mes géniteurs, je ne suis même pas certain qu’ils en aient porté un jour. Et de toute manière, dans tous les cas, je refuserais catégoriquement de le porter, ce nom infâme. Je souris doucement, plus un sourire de circonstance qu’autre chose, car je sais parfaitement que les gens sont plus en confiance lorsque les gens paraissent sympathique. En souriant, bien plus de portes s’ouvrent. J’écoutai la réponse que me fournit le jeune homme, attendant donc que le coup de téléphone soit passé, écoutant chaque mot de la conversation, enregistrant chaque information.

En réalité je n’avais jamais dis refuser de l’aide, pas que je m’en souvienne en tout cas… Je refusais l’aide si elle découlait de la pitié. Jamais je ne tomberais assez bas pour accepter une telle chose. Par contre je suis assez décontracté que pour presque m’inviter chez les gens. Après tout, quand il y a de la gène, il n’y a pas de plaisir. J’inclinai la tête légèrement pour le remercier, histoire d’être poli sans avoir à dire un mot. Je ne suis pas très porté sur l’effusion de sentiment ni ce genre de remerciement. Je dois ressembler à une huître… Je parle, je suis ouvert, je vais vers les gens, mais jamais je ne parle et me découvre réellement. Je tisse un mensonge et un autre, avec habilité, sans jamais me tromper. Grâce aux années de pratiques.

Je me penchai pour récupérer mon sac usé jusqu’à la corde, dans lequel était rangé mes maigres effets personnel, puis je reportai mon attention vers Hyobe.

- Ainsi vous travaillez. Un poste important ? Aux relations humaines peut-être…

Je mis le sac sur mon dos, précautionneusement, avant de tendre la main vers la sortie, signifiant ainsi que je le suivais et en quelque sorte, m’en remettais entièrement à lui.

- Quel âge avez-vous ?