Dans un coin reculé du bar

Térence, tenant toujours fermement Tachibana par le bras, déboula dans le bar du Host Club. Entrainait ses deux victimes vers un coin reculé et isolé, il se laissa bientôt tomber sur un des canapés, invitant d'un geste Seth et le médecin à en faire de même.

- La même chose que d'habitude ! lança t-il au jeune barman qui le dévorait des yeux, totalement subjugué.

Il adressa un sourire ravageur à Tachibana, délaissant toujours Seth qui tentait de se confondre avec la tapisserie.

-Quoi de plus logique que de parler de moi au temple de la beauté masculine ? Je dois avouer que parfois, lorsque je suis lasse de mirer ma perfection, je consens à descendre dans cet enfer de luxure pour m'offrir à un être inférieur... Le pauvre met souvent très longtemps à se remettre de ma splendeur d'ailleurs...

Il regarda le jeune barman en souriant d'un air cruel.

- Mais parlez moi plutôt de vous, cher docteur déclara t-il brusquement.

Térence entraîna de force Tachibana et Seth à une table éloignée, entourée de banquettes doublées de velours rouge dans laquelle il s'affala nonchalemment.
Tachibana commençait à aimer de moins en moins cette situation. Il détestait se faire embarquer, et il commençait à sentir que se coltiner ce mégalomane n'allait pas être une partie de plaisir. Enfin, l'écouter lui raconter sa vie le changerait de ses clients habituels, et se serait toujours quelques sous en plus de gagné. Vu la façon dont il était habillé, ce type devait gagner une bonne petite fortune. Voilà, il lui facturerait son temps d'écoute le double. Toute peine mérite salaire.

Térence regardait autour de lui de façon méprisante, en racontant vaguement ses exploits sexuels, et soudain il se tourna vers Tachibana.

- Parlez-moi plutôt de vous, cher docteur.

C'en fut trop. Tachibana se leva.
- Vous nous avez fait venir jusqu'ici pour nous faire la conversation? Désolé, les mondanités c'est pas mon truc. Va falloir vous passer de moi.

Il s'éloigna de la table vers la sortie du Host Club.

[dsl du retard, et dsl c’est cour]

Seth n’avait pas écouté ce qu’il ce disait, enfaite, il avait mal au ventre alors il commencer à vraiment souffrir. Et quand il vit que Tachibana ce lever pour partir, il décida de le suivre, il voulait retourner à l’hôpital, oui, et il en avait hâte.

Alors il suivit Tachibana, et même si lui n’y retournait pas, Seth dit.

"Je retourne à l’hôpital, je me sens pas bien."

Il doubla Tachibana et prit la direction de l’hôpital. Il ne savait pas si quelqu’un le suivrait ou pas, mais pour le moment il avait une chose en tête, se reposer.

--> hopital de fortune

En voyant Tachibana s'éloigner, Térence ne put réprimer un sourire moqueur. Décidément ce docteur lui plaisait bien. Lorsque son égo démesuré le lui permettait, le jeune mannequin aimait énormément lutter pour séduire ceux qui lui résistait. Il l'attrapa donc par le bras et le racompagnant à la banquette, remarqua que Seth s'était éclipsé.

- Je dois vous avouer docteur que vous m'étonnez... Pourquoi pensiez vous que je vous emmenais ici, si ce n'est pour bavarder ? Espériez vous déjà que vous partageriez mon lit ? Vous allez trop vite en besogne cher ami !

Il éclata d'un rire franc et sonore. Puis recouvrant subitement son sérieux, il déclara

- Docteur, j'ai vraiment besoin de vos services...

- Pas vrai, ça, de toujours tomber sur des mecs fracassés, grommela Tachibana en s'éloignant.

"En même temps, fallait pas faire ce job la", se corrigea-t-il intérieurement.
Il avait fait quelques pas pour s'éloigner et déjà il sentait qu'il s'était enccore laissé emporter. Que ferait-il de sa soirée, de toute façon? Personne ne l'attendait chez lui, et ce n'était sûrement pas son père, muet depuis maintenant 10 ans, qui lui remonterait le moral. Encore une soirée à boire des Margeritas? (à défaut de les avoir dans son lit, comme lui avait dit un jour un de ses confrères pillier de bar). Pfff, il allait finir par avoir le vin triste...

- Pourquoi pensiez-vous que je vous emmenais ici? Espériez-vous déjà que vous partageriez mon lit? Vous allez vite en besogne, cher ami !
Tachibana ouvrit des yeux un peu incrédules et ne put réprimer un sourire. Il ne s'était pas attendu à ce que Térence entre dans son jeu et fasse dans le sarcasme. Très peu de personne osait le défier quand il prenait son caractère grognon. La pin up remontait donc soudain dans son estime.

"Ah tu veux jouer?...", pensa Tachibana. Lorsque Térence lui pris le bras pour le ramener vers le divan, il se retourna et se dégagea en affichant l'air le plus nonchalant possible.
- Pour l'instant c'est plutôt vous qui sembliez espérer quelque chose, répondit-il en insistant sur le mot "espérer".

Le mannequin étonna Tachibana pour la seconde fois en moins de cinq minute lorsqu'il se mit à rire à gorge déployée. L'instant d'avant il semblait tout maîtriser en lui pour n'être que séduction, et voilà que maintenant il se décrochait presque la mâchoire. Plus de ce rire contenu, supérieur, mais la bonne rigolade du type sûr qu'il a fait la blague du siècle. Pour un peu il s'en serait tapé les cuisses. Tachibana était abasourdi.

L'instant d'encore après, prenant un air grave, Térence lui dit "Docteur, j'ai vraiment besoin de vos services". Tachibana fut particulièrement intrigué par le fait que le mannequin semblait avoir un peu souligné le mot "vraiment". Il eut le sentiment qu'en ce cours instant, son client imposé avait été sincère. Il savait très bien que dans quelques secondes, le personnage du séducteur sûr de lui referait surface, comme une façade, mais il décida tout de même de se rasseoir. Et d'en profiter pour commander un cocktail.

===> Scène précédente à "Parc"

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Après avoir quitté Mitsukuni Shiro près du lac, Jezabel avait erré dans les rues de cette cité nouvelle pour lui. N'ayant à priori aucun endroit où on l'attendait, il se dirigea un peu n'importe où, attiré par les lieux sombres des souterrains. C'est ainsi qu'il arriva devant l'enseigne lumineuse du Host Club. Il y entra avec l'intention de commander un remontant qui le remettrait d'aplomb pour travailler. Evidement, cette pensée correspondait tristement à celle de quelqu'un d'ennivré : boire pour oublier de boire. Mais Jezabel ne s'apercevait pas qu'il ne faisait que s'enfoncer dans son désemparement. Lui, ce médecin qui ne savait comment soigner cette blessure qui le tiraillait en lui, cherchait des moyens expéditifs, et l'alcool lui paraissait le plus doux et le plus rapide.

Il poussa donc la porte. La lumière de la salle était tamisée, ce qui le rassura. Il se glissa vers le bar, s'assit sur un des hauts tabourets et fit un signe au barman qui mâchouillait sa paille derrière le comptoir.

-"Bonsoir, un verre de ce que vous avez de plus fort, s'il vous plaît."

En attendant sa commande, il balaya les environs de son regard gris. Quelques clients se prélassaient sur des canapés en compagnie de jeunes hommes maquillés qui semblaient être des hôtes. Ce qui attira l'attention de Jezabel, ce fut la blondeur éclaboussante de la chevelure d'un grand et magnifique homme, là-bas dans un coin reculé. Il resta ainsi, la tête appuyée sur son poing, à le contempler derrière ses lunettes. Son ivresse l'empêcha de faire en sorte d'être discret dans ce détaillement de l'organisme d'autrui. Il ne songeait absolument pas que son attitude voyeuse était ostensible, à cet instant précis.

L'aveu lui fit subitement monter les larmes aux yeux. Il avait enfin formulé cette phrase qui l'obsédait depuis tant d'années. Mais c'était vrai, il le réalisait maintenant, il avait besoin d'aide...
Térence baissa les yeux pour cacher son trouble. Maintenant que la bombe était amorcée, il n'avait plus qu'à laisser l'histoire suivre son cour... C'était si simple... Si simple mais pourtant les mots restaient coincés dans sa gorge et il peinait à respirer. Tout se bousculait dans sa tête, les phrases n'avaient plus de sens, et les souvenirs seulement ce gout de regret et d'amertume... Toujours les mêmes sensations qui lui striaient le coeur et l'empêchait de s'accomplir.
Le sourire du photographe s'imposa à son esprit. Térence poussa un gémissement. Un sourire franc illuminait toujours le visage de Lyasou lorsqu'il le regardait...
Le jeune mannequin frissonna. Ses fantômes revenaient de plus en plus fréquemment, il DEVAIT se confier à quelqu'un...
Il sentit soudain un regard pesé sur sa nuque. Essuyant discrètement les larmes de ses yeux, il releva la tête, affichant un sourire plein de confiance. Apercevant Jezabel accoudé au bar, l'esprit visiblement embrumé, qui le dévorait du regard, il lui décocha un sourire ravageur.

- Cher Tachibana, vous allez voir mon talent à l'oeuvre !

Passant sa main dans ses longs cheveux blonds, il s'approcha du comptoir.

Terence se leva lentement, comme pour donner à tous les clients du bar le temps de l'observer, déroulant d'une façon, il fallait l'admettre, assez sensuelle son long corps. Il ne lachait pas des yeux un homme assis au bar, qui lui-même ne pouvait détacher son regard du mannequin. C'était comme si le serpent avait hyptonisé le charmeur et s'apprêtait à frapper sa victime consentante de son venin mortel.

Tachibana était resté assis au fond de son fauteuil. La scène se déroulait devant ses yeux comme un film. Le mannequin s'approcha du jeune homme et s'accouda au bar en souriant. Ils échangèrent quelques mots, et Térence fit un signe au barman, qui lui apporta une boisson en dégradé de rouge. Observé de loin, un jeu de séduction paraissait toujours d'une déconcertante banalité. "Je paie la boisson" signifie "Je suis cool, galant et généreux", et "Je bois un Bloody Mary" signifie "Je suis passionné et j'aime le risque". Mélangez les deux, et vous optenez un partenaire pour la nuit.

Tachibana ressentait un espèce de mépris sarcastique face au jeu de séduction. Déjà au lycée, alors que tous les garçons invitaient en rougissant leur camarades à aller voir un film après les cours, lui restait invariablement célibataire. Non pas que les autres ne se soient pas intéressés à lui, ni que lui ne se soit pas intéressé à eux (il n'était tout de même pas né aveugle). Il avait connu quelques flirts mais il ne voyait pas l'intérêt de passer du temps avec un type en qui il ne voyait, justement, aucun intérêt. Le problème était ensuite de trouver quelqu'un en qui il aurait vu de l'intérêt. Amical sans être un pote, et affectueux sans être collant. Humoristique mais pas comique. Sarcastique mais pas pessimiste. Complexe mais pas dingue. Cultivé mais pas prétentieux. Curieux mais pas fouineur. Séducteur mais pas volage.

Bref. Tachibana avait 28 ans, et il était toujours célibataire. Il soupira. En regardant la scène un peu plus attentivement, il trouva que la proie de Térence était en effet fort bien choisie. Le jeune homme affichait un vague sourire, qui lui donnait, avec ses yeux et ses cheveux argentés, un air de mystère. Térence et le jeune homme quittèrent le bar et se redirigèrent vers la table.

Jezabel voyait flou. Décidément, il ne tenait pas bien l'alcool, et les effets semblaient rester longtemps efficaces en lui... Mais il fallait avouer qu'il ne faisait rien pour les contrer, les alimentait même. Notre jeune chirurgien était totalement déprimé, pour se laisser aller ainsi. Et pour halluciner, surtout. Car voilà qu'il avait l'impression que la beauté fatale blonde s'avançait vers lui.

Tiens..? Il lui parut bientôt presque possible de la toucher, s'il tendait la main. Et lorsque la voix enjôleuse s'adressa directement à lui, il eut un léger sursaut relevant de la surprise et du désarroi mêlés.

D'habitude, aucune personne ne s'adressait à une autre avec autant d'assurance, en particulier pour l'inviter à prendre un verre (un cocktail douteux, lui sembla-t-il, mais dont il apprécia la chaude couleur...).

Les relations de Jezabel s'étaient toujours tissées par le travail, avec ses patients, surtout les clandestins. Il y avait eu quelque chose d'infiniment plus intime dans un danger partagé. Mais évidement, le jeune homme avait toujours abandonné son corps aux esprits de ses frères afin qu'ils prennent plaisir, mais ne s'était jamais permis d'éprouver une quelconque satisfaction égoïste, à part le baiser de tout à l'heure avec Mitsukuni...

Jezabel se concentra sur son interlocuteur qui affirmait plus qu'il ne posait de questions. Puisque celui-ci venait de son plein gré offrir son anatomie aux coups d'oeils lacérateurs du jeune chirurgien, ce dernier n'allait pas s'en priver !

[ARGH !!! Désolée pour le retard !!! J'ai ENFIN trouvé un peu de répit alors j'en profite !]

En s'approchant du comptoir, Térence ne ressentit aucune crainte. Il savait parfaitement ce qu'il devait faire. Sa technique était rodée depuis toutes ses années, il n'avait même plus besoin de réféchir... C'était comme un automatisme, une seconde nature...
Il s'accouda près de Jezabel, appuya sa tempe gauche sur son poignet, et lui lança un sourire ravageur tandis que ses cheveux glissaient lentement le long de son épaule, inondant le comptoir d'une blondeur brillante et publicitaire.
Le sourire du photographe s'imposa une fois de plus à son esprit. Térence fronça légèrement les sourcils, ferma les yeux quelques secondes. "Pourquoi?" songea-t-il. L'image vacillante de Lyasou éclata d'un rire mauvais avant de s'effacer.
Térence reprit brusquement conscience de la situation. Craignant que ce petit imprévu n'ait fait échouer sa séduction, il jeta un bref coup d'oeil à Jezabel. Le regard brumeux de ce dernier le rassura. Il ne s'était certainement même pas réellement aperçu de sa présence. Térence se redressa lentement et s'approcha de l'oreille de sa victime.

- Je me permet de vous offrir un verre... Rouge bien sûr, couleur de la passion, n'est ce pas...

Il se tourna vers le barman et lui fit un geste rapide de la main. Ce dernier lui apporta précipitemment un Bloody Mary et se recula ensuite en bafouillant, dévorant le mannequin des yeux. Térence se tourna vers Jezabel et désigna le barman d'un signe de tête.

- C'est une de mes premières conquètes ici... Proie facile me direz vous... Des rumeurs circulent sur le fait qu'il serait éperdument amoureux de moi...

"Ensuite, complimente le" songea Térence.

-Pas comme vous qui semblez insoumi et difficile à séduire...continua t-il

"Baliverne, ce mec est totalement mort... Si je me jetais sur lui brusquement, il n'aurait aucune réaction"

-Je suis ce soir en présence d'un ami, que je vous propose d'aller rejoindre...

En ce tournant pour désigner Tachibana du doigt, Térence rencontra le regard dur du médecin. Un bref frisson lui parcourut le corps et il se retourna brusquement pour attraper Jezabel et l'entrainer vers la table. " Je suis bizarre ce soir... D'abord Lyasou et maintenant une étrange réaction en voyant ce médecin de pacotil..." Il laissa tomber Jezabel qui s'écrasa sur le fauteuil en souriant d'un air béat. Térence, toisant le médécin qui le regardait d'un air sarcastique, s'empressa d'ajouter

- Nous avons un troisième partenaire ce soir ! Les festivités peuvent commencées !