To Live Unhappius (14 chapitres)

Dans Les Ténébres De tes Yeux

Cela faisait 9961 ans de règne, pour le Saint Ercalomniamenatolemanatemenaoto, un règne saignant pour la race humaine. Cet homme, le puissant seigneur des elfs, voulaient éradiquer cette race. Beaucoup d’elfs s’opposaient à lui, dont le Seigneur Exeramia, et celui que tous attendaient comme leur futur maître, le Saint Exury, mais il avait disparu de la circulation, banni par le puissant Saint, pour avoir dépuceler Ercaline Exeramia, la femme qu’il se destinait.

Saint Exury cachait ce passé à Unhappius, sa compagne de voyage, il se nommait d’ailleurs désormais Démonias. Leur rencontre remonté à 2 mois. Unhappius, autrefois nommé Yashika, venait de subir le viol et la perte de son fiancé. Démonias l’avait trouvé pendu et fut surpris qu’elle soit encore en vie. Depuis 2 mois ils erraient. Enfin, pas réellement, Unhappius était guidé par un rêve étrange, et Démonias, sans savoir pourquoi, la suivait. Ils étaient devenu, par la force des choses, compagnons de route, même si ils ne connaissaient rien l’un de l’autre. Ils voyageaient en silence, ne parlant jamais de rien, si ce n’est du stricte nécessaire. Ils étaient tout deux fin combattant, et s’aidaient donc rarement en cas de danger, sachant qu’ils ne feraient que gêner l’autre. Tout deux, de par leur passé, avait banni les sentiments de leur vie.

Ils arrivèrent dans une ville humaine, endroit où Démonias n’était pas apprécié, de part son statue d’elf, et Unhappius, considérait comme une traître. Malgré cela, ils ne se cachaient pas, car le monde extérieur n’existait plus pour eux depuis longtemps. Malgré tout, ils furent vite stoppé par des gardes, qui demandèrent à Démonias, de « gentiment », les suivrent. Ils ne répondaient pas, resté enfermé dans son mutisme. Ce qui agaça les gardes, qui employèrent la manière forte. Sans que personne ne vit rien, ils furent mis à terre, alors qu’Unhappius achetait de la nourriture. Ils reprirent leur route, préférant éviter tout contact avec un « vivant » trop longtemps.

Après une brève nuit dans une plaine, ils se remirent à marcher, suivant toujours le rêve d’Unhappius. Démonias s’arrêta brusquement, les nerfs à vif, ses sens en éveil, Unhappius, simple humaine, attendait patiemment son verdict, l’instinct de Démonias ne le trompait jamais.

« 15 soldats, des humains, mais bien armés et bien entraînés, ils seront là d’ici 20 minutes. Il vaut mieux fuir.

- Il y a un pont pas loin, si on le coupe, il ne pourront pas suivre, malgré qu’il y ait de l’eau en dessous, c’est bien trop haut. »

Comment le savait-elle? Autant Démonias, qu’Unhappius l’ignorait, mais elle ne se trompait jamais, alors pourquoi hésitait.

Ils se mirent à courir, sentant les soldats de plus en plus près. Mais de nouveau, Démonias s’arrêta.

« Il y a 20 soldats près du pont.

- Alors, il faut sauter, et se faire passer pour mort, il y aura une branche pour s’agripper. »

Ils repartirent de nouveau, et en vue du pont, ils firent semblant d’arrêter leur course, « surpris » à la vue des soldats, et « paniqués » se jetèrent dans le vide, pour se rattraper à la dite branche. Manque de chance, les soldats les virent, et à l’aide d’arc, les visèrent. Unhappius lâcha la première, mais Démonias la rattrapa. Tout deux, toujours impassible, étant déjà « mort », finirent par lâcher prise et tombèrent dans la rivière.

2 heures plus tard, Démonias se réveillait dans une habitation très simple, composé d’une pièce. Il était dans un lit très petit, chaudement couvert. De la cheminée sortait une agréable odeur. Le feu était agréable. Démonias aurait pu être bien, mais il ignorait où se trouvait Unhappius. Un humaine pouvait-elle survivre à une telle chute? Et si c’était le cas, dans quel état? Et où se trouvait-elle? Ils se posaient toutes ces questions, lorsqu’un homme, l’air plutôt jeune, vêtu tel un moine, entra et servit de la soupe à Démonias, voyant qu’il était éveillé. Le jeune humain fit tout ceci dans un grand silence, ce qui surpris Démonias.

« Êtes-vous muet?

- Non, vous voulez que je vous parle?

- Pas spécialement, j’ai juste des questions à vous posez.

- Allez-y.

- Qui êtes-vous?

- Je ne sais pas. Je suis amnésique. Mais je suis devenu moine, on m’appelle Père Hubert. Hubert Sherkalete.

- N’avez-vous pas trouvé une femme avec moi, une humaine?

- Non. »

Démonias ne dit plus rien, trop inquiet, Hubert s’en rendit compte.

« Nous pourrons la chercher, une fois que vous serez rétablie. Je dois partir en pèlerinage dans une semaine, mais je peux avancer la date de départ.

- Pourquoi un pèlerinage?

- Tous les gens qui recherchent quelque chose font un pèlerinage. Moi je cherche une femme, peut-être est-elle mon passé.

- Une femme? Vous rêvez d’elle?

- Oui.

- Mon amie rêve d’une femme, une dénommé Mei Lin, nous recherchons la terre sacrée où elle se trouve.

- Peut-être est-ce la même femme. »

Le silence tomba de nouveau. Démonias ne comprenait pas cet homme et reprit la parole.

« Vous ne me demandez pas qui je suis?

- Chacun est en droit de parler de lui comme il le souhaite.

- Il est dangereux de voyager avec moi.

- Croyez-vous qu’un homme sans passé est en vie? »

Cette phrase termina la conversation.

3 jours plus tard, Démonias partit accompagné d’Hubert, à la recherche d’Unhappius.

Elle se trouvait chez le seul seigneur humain encore en vie, le Seigneur Happone. Malgré son désir de départ, le Seigneur Happone la gardait enfermé, souhaitant l’épousé, car la jeune fille lui était à son goût, et il souhaitait, de part ses 40 ans, donnait un héritier humain, avant de rendre l’âme.

Alors qu’elle errait dans le palais, Unhappius fut surprise de rencontrer une jeune fille qui ressemblait énormément à Mei Lin. Elle se jeta sur elle.

« Qui es-tu? C’est toi?

- Je…Je suis une servante, madame. Je me nomme Yamenata Limelete. Je viens d’arriver.

- Connais-tu Mei Lin?

- Mei…Lin? N…Non.

- Oh! Pardonne-moi, je t’ai pris pour quelqu’un d’autre.

- Il n’y a pas de mal. »

Unhappius continua d’errer, tel un fantôme hantant le château. Et Yamenata ne la quitta pas des yeux, si surprise d’avoir vue, dans ses yeux noirs tel des ténèbres, une si douce lumière au nom de Mei Lin.

Je Reviendrais

Depuis 6 heures déjà, Démonias restait immobile, fixant l’horizon. Son inquiétude pour Unhappius ne faisait qu’augmenter avec le temps. Hubert restait silencieux, assis au près de lui. Démonias se décida à repartir.

« Excuse-moi.

- Pas la peine, je comprends.

- Nous n’avons aucun indice pour la trouver.

- Nous allons bientôt arriver à la seule ville gouverner par un humain, le Seigneur Happone.

- Le Seigneur Happone? J’en ai vaguement entendu parler. Il ne restera pas en vie longtemps.

- Pas sûr, le puissant Saint des elfs à 9999 ans, bientôt, il aura 10 000 ans, tout le monde sait qu’un elf meurt à 10 000 ans.

- 10 000 ans? Le temps passe si vite, je n’avais pas réalisé.

- Pourquoi un elf comme toi est-il loin de son territoire?

- J’ai été banni, il y a 416 ans.

- Tu ne connais pas ta compagne depuis tout ce temps?

- Je la connais depuis 2 mois.

- Que faisais-tu?

- Je vivais dans un petit bois. Un soir, il y a eu du bruit, et j’ai retrouvé Unhappius pendu le lendemain, mais elle était en vie, et je suis partie avec elle.

- Quel est ton âge?

- J’ai 733 ans.

- J’oublie qu’avec les elfs, il ne faut pas se fier aux apparences.

- Et toi?

- Je crois que j’ai 18 ans.

- Tu es bien jeune.

- Comparer à toi, oui! »

Ils arrivèrent en ville le lendemain, en milieu d’après-midi. Ils entendirent parler du mariage proche du Seigneur, avec une pauvre fille, trouvé à moitié noyé, la rumeur disait qu’elle était un fantôme, qui avait ensorcelé le maître. Ces yeux n’étaient que ténèbres. Une servante du palais, entendant la conversation, se mit en colère.

« Maîtresse Unhappius n’est pas ce que vous dites! »

Puis elle partit, en colère, poursuivit sans le savoir par Démonias et Hubert. Elle eut peur de cet elf qui lui prit le bras, et demanda de l’aide au jeune moine.

« Je ne suis qu’un apprenti, je ne peux rien pour toi.

- Où est Unhappius?

- Vous connaissez ma maîtresse?

- Je suis Démonias.

- Ma maîtresse ne parle jamais, si ce n’est pour refuser les avances du Seigneur.

- Ce mariage, quand a t-il lieu?

- Dans 3 jours, sur la plus haute tour.

- Hubert, es-tu capable de capturer une mariée?

- Je n’ai encore jamais essayé, enfin, pas dans cette vie.

- Peux-tu nous aider demoiselle?

- Mais…

- Je suis un ami. Quel est ton nom?

- Yamenata Limelete. »

Yamenata rentra au palais, où elle retrouva Unhappius pour lui raconter sa rencontre. Unhappius affirma connaître Démonias, mais ignorer l’existence du moine.

Unhappius fut une magnifique mariée, qui se rendit élégamment au près de son futur époux. Mais au moment du oui solennel, un elf et un moine firent irruption, pour enlever la mariée. Malheureusement, ce ne furent pas eux qui l’enlevèrent, mais une bande de brigand, commandé par une femme rousse aux forts attributs féminins, contre une rançon.

Démonias et Hubert se retrouvèrent en prison, attendant leur condamnation.

Unhappius se trouvait solidement attaché face à la femme rousse.

« Alors mignonne, c’est quoi ton nom?

- Unhappius Live.

- Enchanté, moi c’est Kiendra Lamelete, mais je suis célèbre sous le nom de La Roussette!

- Connais pas.

- Tu ne connais pas La Roussette? Je suis la femme la plus célèbre de l’univers!

- Je dois partir.

- Non, je veux ma récompense.

- C’est inutile.

-…Je sais. Mais il faut bien faire espérer ses hommes d’une vie meilleure.

- Viens avec moi, sur la terre sainte, et vous aurez une vie meilleure.

- La terre sainte? Tu sais où elle est?

- Non, mais je la cherche, et j’ai un très bon guide. »

Ce fut exactement les même mots, que Démonias dit à Hubert, lorsqu’il lui raconta, en prison, pourquoi il suivait Unhappius.

« La terre sainte, c’est un mythe, non?

- Oui, normalement. Mais pourquoi ne pas y croire?

- On ne sait même pas à quoi elle ressemble.

- Unhappius dit que c’est le paradis de la nature, où vit Mei Lin. Pour les elfs, c’est un incroyable palais blanc, fortifié, qui ne craint aucune attaque.

- Pour les moines, c’est ce que chacun a dans son cœur.

- Tu ne crois pas à la terre sainte Hubert?

- Je suis hors de ce monde, je ne peux pas croire à vos mythes. »

Le Seigneur Happone interrompit leur conversation, il entra dans la cellule et s’adressa à Démonias.

« Tu es Ercasmanota Exury, le banni. Le puissant Saint veut ta mort, si je lui livre ta tête, je suis sûr de vivre plus longtemps que prévu.

- Seigneur Gilmerne Happone, le seul humain puissant encore en vie, mais sans héritier.

- Je vois que les présentations sont faites. Je pense vous libérez demain.

- Inutile, attendez qu’Unhappius vienne me chercher.

- Elle est sans doute morte.

- C’est mal la connaître. »

Unhappius se présenta devant les portes du palais, le lendemain, à l’aube. Le Seigneur Happone la conduisit devant la cellule, où furent délivrés Démonias et Hubert. Unhappius resta stupéfaite devant le jeune moine. Il n’échappa pas à Démonias que l’expression de son visage changea à la vue du moine, alors qu’Unhappius n’exprimait habituellement aucun sentiment. Ils se retrouvèrent devant la porte du palais où le Seigneur Happone leur demanda de revenir, un jour. Alors qu’ils partaient, Yamenata se précipita vers Unhappius.

« Je reviendrais, c’est promis, je reviendrais te chercher. »

Tous trois arrivèrent au camp des brigands, où le soir venu, Unhappius, Démonias, Hubert et La Roussette se réunirent. Ils commencèrent par se présenter.

« Je suis La Roussette, mais ma véritable identité est Kiendra Lamelete, fille de paysans, et brigands de grands chemins. Je souhaite le bonheur du peuple humain!

- Je suis Hubert Sherkalete, apprenti moine, et jeune amnésique de 18 ans.

- Je suis le Saint Exury, Ercasmanota Exury, appelait moi Démonias, le banni de 733 ans.

- Je suis Unhappius Live, en réalité Yashika Levelote, âgé de 16 ans.

- Oh! J’ai oublié mon âge, j’ai 17 ans! Il semble que Démonias soit le vieillard de la bande.

- 733 ans, c’est jeune pour un elf, si tu veux, en âge humain, j’ai 7 ans.

-…….Excuse-moi, tu es le plus jeune alors! C’est le moine le vieillard! A part ça, que fait-on?

- Démonias et moi cherchons la terre sainte.

- La terre sainte, ce serait l’endroit parfais pour le bonheur, je suis partante, et toi le moine?

- Je ne rien à perdre, je vous suis. »

Le lendemain, à 10h00, après que La Roussette est dit adieu à ses hommes, en promettant de revenir, ils partirent vers la terre sainte, promesse d’un bonheur perdue depuis 9961 ans. Une voleuse, un moine, une humaine et un elf en chemin vers un destin peu banal, que personne ne se destine.

La Terre Des Elfs

Ils voyageaient depuis une semaine, dans une charrette, achetés dans une ville où ils s’étaient arrêtés. Démonias était en colère et se disputait avec Kiendra car elle avait volé un groupe d’hommes qui les poursuivait désormais sans cesse. Alors qu’Unhappius et Hubert regardait le paysage. Ils étaient entouré d’arbres, la route avait été tracé au milieu d’une forêt, mais plus ils avançaient, plus cette forêt se faisait silencieuse. Arrivé devant une rivière, Démonias s’arrêta brusquement.

« Si nous traversons, nous serons sur le territoire des elfs. »

Le silence se fit. Seul un fou oserait franchir cette rivière. Aucun homme ne pouvait approcher un elf sans en payé de sa vie. Quand à Démonias, le grand elf à la peau mate, il était hors de question de pénétrer sur une terre d’où il était banni.

« La terre sainte est de l’autre côté. »

Unhappius était-elle folle? Démonias fronça les sourcils, il se trouva devant un choix difficile, et décida finalement d’avancer. Le silence fut de rigueur, la terre des elfs serait longue à traverser, et il fallait se faire discret, ce qui était quasiment impossible, vue les sens surdéveloppé des elfs. D’ailleurs, les quatre voyageurs ne tardèrent pas à sentir des lames sous leur gorge. L’un des elfs s’avança, probablement le chef, il s’adressa sans hésitation à Démonias.

« Tu es interdit de séjour ici, Ercas. Et les humains ne sont pas les bienvenue.

- Alors, laisse-nous arriver de l’autre côté, nous ne comptons pas moisir ici.

- Je suis désolé. Mais ta condamnation pour avoir fouler cette terre, sera la mort. C’est la loi.

- Mais, je n’ai pas posé mes pieds sur cette terre. Seul les chevaux méritent de mourir.

- Tu n’as pas non plus le droit d’y respirer. Tu vas mourir Ercas, et tes amis vont accompagné. »

Ils furent emmenés à la grande ville blanche, sainte demeure des elfs, où dans la plus haute tour, la tour de cristal, vivait le puissant saint. Kiendra, Hubert et Unhappius furent emprisonnés, Démonias fut conduit dans un lieu sombre, en attendant de rencontrer le puissant saint. Ce qui ne tarda guère.

« Cher Saint Exury, cela fait 416 ans.

-Oui, tu avais alors 9583 ans. Le temps a passé depuis, tu vas bientôt mourir si je ne m’abuse. »

Le puissant saint fit signe aux gardes de quitter la salle.

« Je ne vais pas mourir. J’ai trouvé un remède contre. Toi par contre.

- Un remède?

- Tu n’as pas besoin de savoir, tu vas mourir. Demain. Dans l’après-midi. L’annonce de ta mise à mort sera faites à l’aube, je veux que tout le monde y assiste.

- Que d’honneur, c’est trop.

- Profites-en, ce sera le dernier. »

Démonias fut ramené dans sa sombre cellule, où il fut longuement torturé. Fouetté, brûlé. Il gisait dans son sang lorsque les gardes le quittèrent, tout comme il y avait 416 ans. Seulement, à cette époque, elle fut violé sous ses yeux. Et lui, il erra en aveugle pendant 383 ans. Il avait parcouru des kilomètres et des kilomètres, avant de finir dans cette forêt, où 33 ans plus tard, il rencontrerait Unhappius, pour finir de nouveau ici.

Unhappius restait assise silencieuse, tout comme Hubert, alors que Kiendra hurlait sa haine contre la race elfique, en tirant vainement sur les barreaux. L’elf qui avait parlé à Démonias vint leur parler.

« L’homme, tu mourras dans deux jours, les femmes vous serez esclaves. »

Kiendra lui cracha au visage.

« Tu sais où tu peux te le mettre ton esclave?

- Si tu continues comme ça, c’est toi qui va te faire mettre! »

Il regarda Unhappius, elle lui semblait étrange. Il sentait en elle la même chose que chez Ercaline, depuis le viol subit devant Démonias. Une femme brisé, sans vie, qui erre dans ce monde avec ses yeux de ténèbres où la brume s’était déposé. Il se demanda si elle avait aussi subit le viol.

« Qui es-tu? »

Unhappius releva la tête, il fut encore plus troublé. Son regard était triste, mais inspiré force et respect.

« Unhappius Live.

- Tu es…la femme d‘Ercas?

- Non, je ne suis qu’une compagne de route, rencontré deux mois plutôt.

- Une compagne de route? Que sais-tu d’Ercas?

- Rien.

- Arrête de l’appeler Ercas, est plus de respect pour lui!

- Je ne t’ai pas parlé la rousse. Et, j’appelle mon frère comme je veux.

- Ton frère?! »

En y regardant de plus près, il était vrai qu’ils se ressemblaient. Tout deux avait la peau mate, des cheveux marrons, des yeux marrons. Il était rare de voir des elfs ainsi fait. Ils étaient habituellement plus clair. L’elf les quitta, mais il gardait dans son esprit les yeux ténébreux d’Unhappius.

Le lendemain, au matin, elle fut conduit devant le puissant saint. Il fut surpris, aussi surpris que le frère de Démonias. Il ne lui parla pas, ne fit que la dévisageait. Un désir puissant de posséder cette femme s’insinua en lui. Il lui semblait qu’elle recelait une force inconnue, dont il pourrait se servir si il la conservait au près de lui. Mais en entendant, il pourrait l’utiliser à d’autres fin.

Démonias, toujours dans sa sombre cellule, attendait patiemment l’heure de sa mort, quand il reçu la visite de son frère cadet. Ils se fixaient, inlassablement.

« 416 ans. Tu as fais quoi?

- Rien.

- Unhappius. Elle a le même regard.

- De qui parles-tu?

- Toutes les deux, les mêmes yeux. Tu crois que c’est le viol qui fait tomber un voile sur les yeux de ses femmes?

- Qui te dit qu’Unhappius a été violé?

- Si tu voyais les yeux d’Ercaline, depuis son viol, subit devant toi, tu penserais comme moi. Mais comme tu ne l’as pas revue depuis ce jour.

-…

- Unhappius va subir la même chose. De plus, elle va se faire crever les deux yeux, et amputer d’un bras.

- Quoi?

- Le puissant saint pense que c’est meilleur comme punissions pour toi. On lui expliquera ensuite pourquoi elle a subit tout ça, et c’est elle qui décidera de ton sort.

- Qui sera le bourreau?

- Moi.

- Ne fais pas ça! Ne la mêle pas à nos histoires d’elfs!

- Pourquoi veux-tu que je te rende service?

- Il a un remède. Un remède pour ne pas mourir. Son règne va continuer!

- Quoi?

- Je ne sais pas ce que c’est, mais il a trouvé quelque chose pour faire durer son règne!

- Tu dis n’importe quoi!

- Ercosmonato, est-ce que je t’ai déjà mentis? »

Ercosmonato le fixa. Il fixa ce frère qu’il ne pouvait comprendre. Puis il partit. Démonias resta figé, il ne savait si il avait réussi à convaincre son frère, et le sort qu’Unhappius allait connaître le paralysait. Il s’en voulait qu’elle ait rencontrer. Si elle lui avait été inconnu, elle serait peut-être encore en vie, dans les années à venir. Il se torturait ainsi l’esprit, et ne vit pas le soir tombé. Il ne sentit même pas la présence qui le fixait. Une elfe, chétive, les yeux bleu, de longs cheveux blond, une peau blanche comme la neige. Lorsqu’il la vit, il fut troublé.

« Ercaline?

- Non, sa sœur cadette, Ercoleni. »

Sa sœur cadette, Démonias la connaissait à peine. Et pourtant, elle était devenu le portrait craché de celle qu’il avait aimé, autrefois. Elle ouvrit sa cellule, et lui fit signe de sortir. Il ne comprit pas, interrogea du regard.

« C’est Ercosmonato qui m’envoie. Vous devez sauvé la vie d’une femme, je crois. »

Démonias ne sut quoi dire. Il était partagé entre un sentiment oppressant d’inquiétude et la joie d’avoir reçue la confiance de son frère et de pouvoir peut-être, sauver celle qui désormais partager sa vie. Il se leva, avec peine, de part les coups reçues, avança en dehors de la cellule, et sentit le soleil sur son visage, étrange lumière qui l’invitait au renouveau, à la vie. Démonias devait revenir dans la lumière, après 416 ans d’ermitage. Il allait rendre sa force au peuple elf, il allait reprendre le combat abandonné 416 ans plutôt, lors de ce jour de viol et de torture. Ces années de ténèbres allaient devoir s’effacer pour faire place à l’avenir de lumière, que lui offrait Unhappius.

Toi, Moi, Nous, Eux

Unhappius fut conduit au milieu de la place principale. Ligotée, toujours aussi calme, silencieuse, impénétrable. Les elfs la fixaient. Fixaient cette étrange femme qui était lié à un elf. Erscosmonato regarda le ciel. Il se préparer à violer une femme devant tout un peuple. Il se demandait si son frère allait vraiment faire quelque chose. Il ne comprenait pas qu’une humaine puisse être considéré comme importante.

Démonias regardait la scène de haut, il allait faire un coup d’éclat. Il attendait le signal d’Ercoleni, avant d’agir. Elle devait délivrer Kiendra et Hubert, ils allaient participer à l’évasion. Il vit Ercoleni dans la foule, elle leva la tête au ciel, ce fut le signal. Kiendra se jeta sur Ercosmonato, qui fit mine de résister, tandis qu’Hubert délier Unhappius. Démonias monta sur l’estrade, se dressa, fixa la foule. Il leva son poing, et prit la parole.

« Je reprend mon combat arrêter il y a 416 ans! Que ceux qui veulent un règne juste me suive! Fuyez! Quittez votre terre! Et retrouvez-moi, si vous le pouvez! Alors, je vous jure une nouvelle ère de paix! »

Le silence. Démonias ne s’attendait pas un miracle, il savait que si quelqu’un réagissait, il serait tué. Ils prirent la fuite, tous les quatre, et personne ne les retint.

A une fenêtre, une femme, blanchâtre, blonde, avec des cheveux coupés très courts, regardait ce petit groupe fuir. Sa jeune sœur vint près d’elle.

« Tu ne pars pas avec lui?

- Cela fait 416 ans. Si il n’est pas venu me chercher, c’est parce qu’il préfère ne pas reprendre une relation brisée à jamais. »

Il était dur de fuir, de courir sans cesse dans cette forêt sans fin. Ils se demandaient si ils en verraient le bout. Même Démonias n’avait jamais été aussi loin. Puis, la forêt s’arrêta, elle fit place à un long désert, un désert sans fin. Ils ne bougeaient plus. Epuisé d’avoir tant couru. Ils fixaient ce paysage. Comment une forêt pouvait-elle se transformait en un désert si aride? De plus, ils n’avaient pas d’eau, pas de nourriture.

« C’est de l’autre côté du désert. »

Ils se tournèrent vers Unhappius.

« L’autre côté? Comment tu le sais?

- Mei Lin.

- Mei Lin? Elle n’existe que dans tes rêves! »

Démonias, épuisé, ne voulant plus entendre crié Kiendra, fit demi-tour, et pénétra de nouveau dans la forêt. Hubert s’assit.

« Il suffit d’attendre. »

Kiendra ne comprenait pas leur calme, elle ne comprenait pas ce que venait de dire Hubert. Que fallait-il attendre? Unhappius s’assit. Elle les imita alors. Elle était tant exténué, qu’elle finit même par s’endormir. La nuit tomba. Hubert fit un feu, puis se coucha. Unhappius fixait le ciel. Les étoiles brillait dans ses yeux. Démonias réapparut. Il s’était débrouillé pour trouver de l’eau, et de la nourriture. Il s’assit près d’Unhappius, voyant qu’elle était la seule encore éveillé. Il commença son récit.

« Il avait 9266 ans quand je suis né. Et je grandit, et tout le monde pensé que je serais le futur puissant saint. 9228 ans de règne, déjà, à l’époque de ma naissance. Il a accéder au trône à 38 ans. Je pense qu’il a fait assassiner son prédécesseur, pour avoir le trône plus vite. Mais, je suis tombé amoureux. Ercaline Exeramia. C’est son nom. L’amour est étrange. Il vient toujours quand on s’y attend le moins. Toujours est-il que, elle devait épousé le puissant saint, et moi, je l’ai dépucelé. C’est interdit, avant le mariage. J’avais 317 ans. Et elle 311 ans. Il a su. J’ai été torturé, elle a été violé devant moi. Puis j’ai été banni. La dernière fois que je l’ai vu, elle se faisait violé. J’ai erré pendant 383 ans, à travers les différentes régions. Jusqu’à atterrir dans cette forêt, où 33 ans plus tard, on s’est rencontré. Et maintenant, je suis ici. Et toi? »

Elle regardait toujours le ciel, elle le fixait sans cesse, alors que lui la regardait. Il se rendait compte que, comme il l’avait dit, l’amour vient toujours là où on ne l’attend pas.

« Je suis descente d’un seigneur. Eliminé par les elfs. Nous étions malgré tout une famille aisé. Mais ma famille fut décimé, il n’y a que moi, et mon fiancé, un maître du combat, qui avons put fuir. Nous avons vécu paisiblement dans un petit village, avec un homme de mon âge, orphelin de guerre lui aussi. Mon fiancé, Temeo, nous as appris le combat. Et cet orphelin, sans nom, par respect pour son maître et par dévouement, c’est nommé Temeo, Temeo Sherkotimlete. Mais un jour, le village fut détruit. Pas un seul survivant, sauf moi, mais violé. Hubert, qui est amnésique, est mon fiancé. Ne dis rien, je préfère qu’il ne se souvienne pas, je me sens trop sale pour appartenir à un homme désormais. »

Ce fut de nouveau un long silence. Mais Démonias jurait de ne jamais quitter cette femme, cette femme devenu si chère à son cœur. Et cela, même si elle serait toujours tourné vers son fiancé. Ils finirent par s’endormir, côte à côte.

Unhappius vit Mei Lin, dans cette grande plaine verte, Mei Lin dansait inlassablement sur le lac. Toujours si blanche, si pure. Elle dansait, elle dansait, et elle murmuré:

« Presque, tu y es presque, plus que quelques pas. »

Et elle continuait de tourner, de voltigeait, alors qu’Unhappius, adossé à un arbre, la fixait. Elle admirait ce doux ballet, cette pureté qu’elle avait perdu à jamais. Puis, quand Mei Lin la vit, elle la regarda, et disparut dans l’eau, alors qu’Unhappius se précipitait vers elle pour essayer de l’empêcher de disparaître.

Elle s’éveilla. Les autres l’attendaient, ils étaient prêt à partir.

« Nous y sommes presque. »

Ils prirent la route, dans un désert dont il ne voyait pas la fin.

Le seigneur Happone accueillit le seigneur Exeramia, père d’Ercaline et Ercoleni. Cette rencontre était tenu secrète, le puissant saint ne devait être au courant.

« Il semblerait, d’après Saint Exury, que le puissant saint est un remède.

- Un remède? Que pouvons-nous faire? Unhappius et lui sont partis.

- Il semblerait qu’ils cherchent la terre sainte.

- Un mythe. Nous ne pouvons compter sur eux. »

Yamenata s’interposa et participa à la conversation, malgré son statut de servante.

« Maîtresse Unhappius a promis de revenir! Elle reviendra! Elle trouvera la solution! »

Les deux hommes furent troublé, mais plus qu’eux, ce fut un jeune soldat, nouvelle recrue, qui fut troublé par la beauté, la force et le dévouement de cette jeune servante. Elle lui rappelé son respect pour son maître et sa fiancée, décédé. Il espérait leur rendre honneur en devenant un véritable chevalier, et cela, quoiqu’il en coûte.

Shirka, puissant chevalier au service du seigneur Happone, ne perdit pas une miette de la conversation. Et le puissant saint fut ravie d’apprendre des nouvelles aussi fraîches.

« Alors comme ça, Exury, tu cherches la terre sainte. Bien, je vois que tu es toujours à mon service et que tu m’aides durement. J’espère que tu trouveras vite ma petite Mei Lin, elle doit m’aider dans mes projets. »

La Terre Sainte

Yamenata souriait, adossé à la fenêtre, elle souriait. Depuis 3 mois, son cœur battait pour un homme. Un homme qui l’aimait, un homme qui promettait de l’épouser lorsqu’il serait devenu chevalier, le meilleur chevalier, afin de faire honneur à son maître. Elle serait fier de présenter cet homme à Unhappius. Elle attendait avec impatience son retour. Elle avait donné le même espoir aux Seigneur Happone et Exeramia, même si ils n’y croyaient pas autant qu’elle. Ce matin était doux et frais, le vent parcourait son visage alors qu’elle rêvait de l’avenir joyeux qui s’offrait à elle.

Devant les portes du palais, apparut une ombre, frêle, enveloppé dans un manteau, elle entra, et se rendit au palais. Elle entra sans que personne ne la vit, et se présenta devant le seigneur Happone. Elle découvrit son visage, et il fut surpris de voir Unhappius lui sourire. Son visage était radieux, ses yeux éclairé, la brume était tombé.

« Tous le peuple humain doit se rendre à la terre sainte. Je l’y conduirait, par le chemin le plus court. Démonias, Kiendra et Hubert nous y attendent, pour nous accueillir, tous. Vous avez une semaine pour tous les réunir. Puis-je voir Yamenata?

- Va, elle est dans tes anciens appartements. »

Elle partit. Il resta seul, avec son étonnement, et sa joie mal dissimulé. Il se mit à rire aux éclats. Comment? Comment cette ancienne noyé avait-elle put sauver tout un peuple?

Unhappius se trouvait derrière Yamenata. Celle-ci se retourna en sentant sa présence. Et elles se serrèrent l’une contre l’autre. Yamenata parla de son aimé, alors qu’Unhappius décrivait la terre sainte.

Le seigneur Happone mit le seigneur Exeramia au courant de la situation. Il lui souhaita bonne chance dans son périple, ne pouvant plus quitter la terre des elfs, à cause de la nouvelle loi du puissant saint.

Yamenata présenta Unhappius à « son homme ». Ils se fixaient, n’osant croire ce qu’ils voyaient.

« Temeo? Temeo Sherkotimlete?

- Yashika Levelote! En vie! Et… Et Temeo?

- En vie, mais amnésique, je t’expliquerais sur le chemin de la terre sainte. »

Tous les hommes, réunit, prêt à suivre une femme vers la promesse du bonheur. La route fut longue, et ils mirent plusieurs jours. Cela permit à Unhappius de longuement parler. Avec le seigneur Happone, de l’avenir de leur race, il lui proposait toujours le mariage, mais elle s’y refusait gentiment, avouant que son cœur était pris et qu’elle serait fidèle, même si cet homme ne l’aimait pas. Avec Yamenata, de son long voyage vers la terre sainte, et de cette terre elle-même. Avec Temeo, d’Hubert, de son amnésie, de leur relation désormais, et ils échangèrent leur vie, leur expérience depuis leur séparation. Même si Unhappius ne parlait toujours pas de certaines choses, elle parlait beaucoup, et souriait, riait, dansait, buvait. Elle vivait, vivait de nouveau. Seulement, personne ne fit attention à Shirka. Shirka, qui, chaque soir, inlassablement, tracé une carte, une carte, qui indiquait le chemin de la terre sainte au puissant saint.

Ils arrivèrent, et découvrir une incroyable forteresse, dans la roche, impénétrable. Elle était certes sinistre, mais si tous s’y mettait, se serait vite un doux foyer, réservé à la race humaine.

Démonias, Kiendra et Hubert s’occupèrent de tous, alors qu’Unhappius prit un long repos. A l’unanimité, le seigneur Happone serait leur chef, Unhappius ne souhaitant pas ce titre, d’ailleurs, elle reprit sa véritable identité. Kiendra retrouva son rôle de chef chez les brigands de grands chemins. Hubert s’occupait des soins, des prières, il trouva sa place dans la communauté. Temeo ne cessait de le regarder, déçu de retrouver ainsi son maître, mais il avait promis à Yashika de le laisser vivre paisiblement, sans les démons du passé.

Démonias rejoint Yashika dans sa chambre. Elle lui raconta son long voyage, dans les deux sens. Depuis cette nuit, entre la forêt et le désert, ils se parlaient sans cesse. Ils s’étaient découvert un étrange attachement l’un pour l’autre, mais qu’ils ne s’avouaient pas et qu’ils ignoraient réciproque, croyant toujours que l’autre avait son cœur déjà pris par un homme ou une femme du passé.

Shirka termina sa carte, et la fit parvenir au puissant saint. Ce dernier leva une armée, et se rendit en terre sainte. Le seigneur Exeramia trouvait ce manège étrange, mais il ne pouvait rien y faire et ne pouvait qu’espérer que cela ne concernait en rien la race humaine.

Bientôt, les hommes virent arriver l’armée des elfs. Et un messager vint annoncer au seigneur Happone, le début d’une longue guerre, qui déciderait de la race qui resterait en vie. Le seigneur Happone réunit Démonias, Yashika, Hubert et Kiendra.

« Vous savez tous vous battre? Kiendra, toi et tes hommes, vous serez en première ligne, tu commandes. Hubert, sur les murailles, tu commandes les archers. Démonias, en deuxième ligne. Yashika, je souhaite que tu restes en sécurité, mais tu ne m’écouteras pas. Alors participe à la bataille comme tu le souhaites. »

Les deux camps se préparaient. Cette guerre avait commencé depuis 9961 ans, et ces évènements marqué le début de sa fin. Même si cette fin serait longue et éprouvante, pour ce qui serait ces héros.

Adieu

Yashika se passait de l’eau sur le visage. Encore une bataille. Une bataille avec de nombreuses pertes. Etait ce pareil pour les elfs? Depuis combien de temps se battaient-ils? Yashika ne voyait plus le temps passait. Plus personne ne le voyait. Yamenata vint près d’elle.

« Je veux me battre.

- Non. Je te l’ai déjà dit.

- Au moins une fois, laisse-moi prouver ma valeur! »

Yashika partit, elle se refusait à laisser Yamenata participer. La vue de ces cadavres, de ce sang, de ces violences. Elle voulait la préserver. Garder cette image d’enfant. Cette image qui ressemblait tant à Mei Lin. D’ailleurs, elle n’avait pas participer au mariage, qui avait rendu tout le monde si joyeux en ce temps de guerre. En marchant, en errant dans ces longs couloirs, elle croisa Shirka, qu’elle ne vit pas, car la brume retombait petit à petit sur ses yeux. Lui, par contre, la vit très bien, et sourit, car son plan, qui allait bientôt être exécuté, le rendait très joyeux.

Le seigneur Happone était inquiété par le manque de soldats. Ils tombaient tous ou étaient désormais incapables de combattre. Il décida d’autoriser les femmes à combattre si elles en avaient le désir. Yamenata fut très heureuse, elle n’avait plus besoin de l’autorisation de Yashika. Cette dernière par contre, fut mécontente, même si elle n’en dit rien.

Le soir tomba. Yamenata se trouvait, heureuse, dans les bras de son époux, Temeo, devenu chevalier. Mais pouvait-elle savoir qui l’obéissait à Shirka, au puissant saint? Depuis la destruction du village où il vivait avec Yashika et son maître, il avait juré fidélité au seigneur des elfs, en échange, il pourrait être l’un des rares survivants humains. Mais demain, il obéirait à l’ordre de Shirka, et signerait son arrêt de mort.

L’aube vint, et une nouvelle bataille avec elle. Yamenata restait près de Yashika, comme elles en avaient convenu la veille. Mais, prisent dans la bataille, elles ne purent resté l’une près de l’autre très longtemps. Yamenata se perdait dans les coups, dans la boue, dans le sang, entre les elfs et les hommes. Elle trébucha, se releva, vit le soleil, puis une silhouette. Elle reconnut Temeo, et lui sourit, puis mourut. Une épée dans son ventre. Une épée dans la main de Temeo. Les deux extrémités se rejoignait. Des larmes coulaient sur les joues du jeune homme. Il ne comprenait pas. Il ne savait plus. Il retira son épée, la laissa tomber près du corps, du corps frêle de sa jeune épouse. Et il courut, courut, pris la fuite, sans savoir où il allait.

La bataille se termina. Elle fut la première victoire des hommes et ils hurlèrent de joie. Yashika cherchait Yamenata. Et elle vit. Elle vit ce petit corps à ces pieds. Elle se mit à genoux, la pris dans ses bras, et pleura, pleura, pleura, pleura, pleura, pleura, pleura sans cesse. Et elle hurlait, elle hurlait la perte de cette amitié. De cette amitié si douce. Puis, en posant les yeux à terre, elle vit l’épée; l’épée en sang, et elle connaissait son propriétaire. Démonias, qui riait, exprimant son immense joie de la victoire, vit Yashika, qui tenait toujours Yamenata, et toute joie sur son visage s’effaça, tout comme Kiendra et Hubert.

Le soir venue, Yashika annonça au seigneur Happone qu’il y avait des traîtres dans leur rang, et qu’elle partait, pour accomplir une vengeance.

La nuit tomba, elle s’endormit, et vit Mei Lin, qui se tenait face à elle, toujours dans le même paysage. Mais ce paysage changea, les feuilles des arbres tombèrent, en devenant noir, le sol devint noir, l’eau fut noir. Et une femme, qui ressemblait à Mei Lin, apparut derrière cette dernière. Elle était noire, toute noire, opposé à Mei Lin, entièrement blanche.

« Je suis Mai Yan. Et, tu n’es pas en terre sainte.

- Tu t’es trompé. Tu es venue sur les terres de ma jumelle. Tu es descendu en enfer. »

Yashika s’éveilla en sursaut, alors que Démonias entrait dans la chambre. Elle n’osa pas lui dire ce qu’elle venait d’apprendre, même si il interrogeait avec insistance du regard.

« Yashika!

- Je suis Unhappius. »

Elle le regarda droit dans les yeux, et il retrouva ses yeux de brume et de ténèbres.

« Je viens avec toi. »

Elle tourna la tête et ne dit rien. Il partit, la laissant seule.

Le lendemain, alors que le soleil paraissait à peine, Kiendra et Hubert virent partir Unhappius sur un cheval, et Démonias, près d’elle, était à pied. Il reprenait le chemin entreprit plusieurs mois plutôt. Mais cette fois, il se rendait vers la terre des elfs, où ils trouveraient un allié sûr, en la personne du seigneur Exeramia. Même si Démonias n’était pas ravie de retourner en ce lieu, qui représentait pour lui un trop lourd fardeau, et une ombre au bonheur qu’il s’imaginait, et qu’il avait goûté pendant quelques jours, avec Unhappius.

Je n'aime que toi

Contrairement à la dernière fois, il ne fut pas dur de pénétrer sur la terre des elfs, puisque le puissant saint en était absent, et qu’en réalité, presque aucun elf ne lui était fidèle. Unhappius, accompagné de Démonias, se rendit devant le seigneur Exeramia. Elle lui expliqua la situation actuelle de la terre sainte, et demanda son aide, de quelques manières que ce soit. Le seigneur demanda un temps de réflexion, et Unhappius et Démonias purent ainsi prendre un peu de repos. Démonias ne resta pas près d’Unhappius. Il redécouvrait chaque lieu de cette terre, et avec, chaque souvenir de sa vie. Son enfance, heureuse, bercé par une mère tendre et attentive, et par un père sévère mais agréable. L’arrivé de son petit frère ne fut qu’un bonheur de plus. Même si cela correspondait à la mort de leurs parents, des non-fidèles du puissant saint, chef d’un mouvement révolutionnaire, disparu depuis. Sa rencontre avec Ercaline, celle avec qui il se destinait une vie parfaite, rempli de rire et de joie, où la souffrance ne serait qu’une manière de renforcer leur amour. Son combat contre le puissant saint. Il avait commencé à reconstituer le mouvement révolutionnaire, tout en faisant des courbettes au puissant saint, puisqu’il devait être son successeur. Son incompréhension lorsque son frère a rejoint les rangs de la grande armée du puissant saint, de son plein gré, contrairement à beaucoup. La trahison de son frère, lorsqu’il a révélé la liaison entre Ercaline et Démonias. Démonias n’avait jamais comprit pourquoi son frère s’était rallié à l’assassin de leur parents, pourquoi il était fidèle à celui qui faisait passé le peuple elf pour des tyrans envers la race humaine, des êtres orgueilleux et belliqueux, c’est ce qu’ils étaient devenu, aux yeux des hommes, alors qu’autrefois régnait une certaine entente, même si les elfs s’étaient toujours senti supérieur aux hommes, de part leur incroyable longévité, et leur sens largement plus développé. Et puis, il se souvenait ce jour de haine, de souffrance et de pleurs. Les images se succédaient dans sa tête. La cellule, sombre et noire, une cellule de ténèbres. Son sang dans la cellule, ses yeux qui commençaient à devenir aveugle. Et ce viol. Ercaline hurlait et pleurait. Lui, était figé, ses yeux fixaient la scène. Il n’avait pas pu empêcher ce viol, et cette image le torturait. Qu’était-elle devenu? Cette question ne le quittait pas. Il réfléchissait tant, qu’il ne vit la silhouette féminine qui se trouvait dans ce jardin. Il réalisa tout à coup. Ce jardin, couvert de feuilles mortes. Des feuilles mortes qui voltigeaient selon le vent. Cette femme, sur ces planches qui recouvraient cette petite rivière. Sorte de pont improvisé. Un pont improvisé par elle et lui. Un jardin de secret. De secret d’amour entre Ercaline et Démonias. Il la regardait. Elle était de dos. C’est long cheveux blond étaient désormais très courts. Il savait pertinemment qu’elle n’ignorait en rien sa présence, mais il n’osait allait vers elle. Que lui dire? Que faire? L’aimait-elle encore? Lui en voulait-elle de ne pas être revenu? De ne pas être revenu pour la sauver? Avait-elle épouser le puissant saint? Elle leva le bras, et lui fit signe de venir. Il s’exécuta, et se retrouva à ses côtés, comme autrefois. Le silence régnait. Il ne savait quoi dire. Il la regarda. Quand elle sentit ce regard, elle le fixa à son tour. Il fut troublé de voir ses yeux si bleu autrefois, être devenu si pâle, comme un voile posé sur eux. Cela lui rappela Unhappius. Elle détourna le regard. Le silence toujours. Silence pesant. Quoi se dire, après 416 ans? Quoi se dire, après ce jour de drame? Mais une questions ne quittait pas Démonias, avait-elle épousé le puissant saint? Pourtant, il n’osait l’interroger. Elle dû deviner cette question, puisqu’elle y répondit, à demi-mots.

« Je suis devenu une grande elf. Très respecté, qui agit énormément en politique. Je suis très écouté. »

Cela voulait dire: « Non, je ne l’ai pas épousé ». Puis, elle reprit.

« Et toi, qu’es-tu devenu?

- Un errant. »

La conversation s’arrêta là. Et Démonias haït Ercaline pour cela. Comment leur amour pouvait-il se traduire ainsi? Par de telles phrases? Avait-elle oublié leurs caresses, leurs baisers, leurs mots doux? Ces poèmes qui l’avaient patiemment écrit, avec tout son amour, quand en avait-elle fait? Elle les avait jeté, brûlé? Il s’en voulut. Il s’en voulut de lui en vouloir. Il s’en voulut d’oublier Unhappius. Unhappius, adossé à un mur, ne regardait pas, mais devinait ce que ce lourd silence signifiait. Un amour brisé. Brisé par un homme. Brisé par les erreurs de chacun. Brisé par toutes ces années. Toutes ces années d’errance pour lui. Toutes ces années d’attente pour elle.

Le seigneur Exeramia accepta d’offrir son aide. Il allait levait une armée, et il pourrait tous partir dans une semaine, guidé par Unhappius et Démonias. Il ajouta:

« Ercosmonato, ton frère, est ton prison. Il sera tué au retour du puissant saint.

- Pourquoi?

- Pour avoir été fidèle, durant toute sa vie, à saint Exury, même si ce dernier a été banni. »

Il n’en fallut pas plus à Démonias pour se rendre à la prison. Et il savait exactement dans quelle cellule. La plus sombre de toute, là où tous les drames s’étaient déroulé. Il venait de comprendre que son frère avait toujours défendu la même cause que lui, mais à sa façon. Ercosmonato était assis, sur le banc de la cellule, il regardait vers le ciel, un ciel qu’il ne devait plus jamais voir. Il vit son frère. Ils se fixèrent. Sans cesse, sans cesse. Les paroles étaient inutiles. Démonias ouvrit la cellule, son frère sortit. Ils se serrèrent dans les bras l’un de l’autre. Démonias se trouvait idiot. Idiot de n’avoir pas compris. Son frère avait toujours été fidèle à leurs parents. Tous les deux, ils avaient eut les mêmes idéaux. Et si Ercosmonato avait vendu la mèche au sujet de la liaison entre Ercaline et Démonias, s’était parce que son frère aurait été capable d’abandonner son combat pour partir avec elle. Et c’était la pire des choses pour lui. Démonias l’avait compris, et il acceptait. Car c’était vrai. Oui, il avait longtemps songé à quitter cette terre, avec Ercaline, en laissant son peuple derrière lui. En laissant son peuple au main d’un tyran.

L’armée fut vite réunit. Démonias se retrouva devant une immense assemblée, comme autrefois. Dans cette petite pièce. Où Ercaline l’avait accompagné dans son combat. Il leva le bras, poignet fermé, comme autrefois. C’était son signe de combat. Rien d’extraordinaire, c’était inutile. Tous les elfs firent de même. Ercaline, Ercoleni, Ercosmonato, le seigneur Exeramia, et même Unhappius les imita. Démonias regarda les deux sœurs, Ercaline et Ercoleni, et se rendit compte qu’elles ne se ressemblaient pas du tout en réalité. Ercoleni avait encore un visage d’enfant. Il se trouva idiot de les avoir confondu, et pensa qu’il se trouvait souvent idiot. Les elfs furent intrigués par Unhappius, cette humaine qui s’engageait dans un combat qui ne la regardait pas. Des murmures parcoururent la foule. Ils tombèrent sous silence lorsque Démonias prit la parole.

« Je reprend mon combat. Nous allons vaincre, et je vous promets une ère de paix. Une ère de paix où je gouvernerais… »

Il attira Unhappius près de lui.

« …avec celle qui j’espère deviendra ma femme. »

Les elfs applaudirent. Sauf Ercosmonato et Ercaline, pas qu’ils étaient contre, c’était plutôt la surprise.

Ils partirent, et firent de nombreux arrêts, car les femmes et les enfants les accompagnés. Démonias faisait cuir son repas, près du feu, seul, quand son frère vint le rejoindre, en buvant de l’alcool. Il s’assit près de lui.

« Quelle surprise! Vous vous marriez quand?

- Je ne sais pas, elle n’a pas encore répondu. »

Ercosmonato recracha la gorgeait qu’il venait d’avaler.

« C’était une demande?

- J’ai dit: qui J’ESPERE deviendra ma femme.

- Dans le genre cinglé, il n’y a pas mieux que toi. Et tu as de l’espoir?

- Je ne sais pas, elle a un fiancé. »

Ercosmonato rendit de nouveau son alcool.

« Pardon?!

- Il est amnésique. Il ne se souvient plus d’elle. C’est le moine, tu te souviens?

- Ah oui, le moine.

- Mais elle a été violé, et se sent trop sale pour appartenir à un homme de nouveau.

- Pas de souci, tout le monde sait que tu n’es pas un homme! »

Démonias fronça les sourcils.

« C’est vrai, 416 ans sans touché une femme! »

Il gardait les sourcils fronçaient.

« Je plaisante! »

Ils fixèrent le feu. Et Démonias prit la parole, tout en regardant les flammes.

« C’est la première fois que l’on parle comme des frères. »

Il attendait une réponse, qui ne venait pas. Il regarda alors son frère, qui le fixait, et qui lui sourit. Il sourit à son tour. Et il se regardait ainsi, en souriant. Quand Ercosmonato dit:

« Ton repas est en train de cramer! »

Démonias se précipita, mais il était trop tard, son repas était bien calciné. Ercosmonato se mit à rire de la situation de son frère, et Démonias fit de même. Ils riaient aux éclats tous deux. Comme si rien n’avait existé. Comme si ce moment avait était éternel. Comme si ce moment était leur quotidien. Alors qu’en réalité, ce n’était qu’un instant de répit, avant les massacres et la mort.

Unhappius prenait un bain. Ercaline la lavait pendant qu’Ercoleni allait cherché de l’eau froide. Une forte amitié s’était créé entre Ercaline et Unhappius. Au delà de la race, au delà de leur amour commun pour un même homme, elles n’avaient pas laissé la haine s’installer entre elles. Ercaline fixait l’eau, en y plongeant sa main, quand elle demanda:

« Tu comptes accepté sa demande? »

Unhappius fut troublé.

« Je ne sais pas. »

Ercaline dit une phrase qui allait être décisive dans le choix d’Unhappius.

« Dit oui avant de mourir. »

Unhappius la regarda, et Ercaline fit de même. Quand Ercoleni entra avec le seau de froide.

« Il y a un problème?

- Pourquoi veux-tu qu’il y en ai un, lui répondit sa sœur. »

Ercoleni aspergea alors Unhappius d’eau froide, tandis qu’Ercaline préparer ses vêtements.

A l’aube, Démonias regardait les tentes se démontaient, et il veillait à ce que tout aille bien. Unhappius vint près de lui. Il fut surpris. Surpris de la voir si féminine. Elle, qui portait des vêtements d’hommes, des vêtements de combattants. Elle, qui était toujours poussiéreuse. Elle était vêtu d’une robe blanche. Ils regardèrent tous deux le soleil se levait, dans le silence, car aucun mot ne pouvait exprimer le bonheur qu’ils avaient d’être ensemble.

Lors du dernier soir, du dernier arrêt avant d’atteindre la terre sainte, Unhappius regardait les flammes dansaient, quand Démonias vint. Elle était assise, lui, debout, il la regardait, et dit:

« Quand nous arriverons, pourrais-je annoncé notre mariage au seigneur Happone? »

Elle se tourna vers lui.

« Je t’aime. »

Puis elle regarda de nouveau les flammes, en cachant son visage.

« Ces mots ne me vont vraiment pas! »

Il se jeta alors sur elle. Et ils se retrouvèrent dans la poussière. Lui sur elle.

« Je partirais demain, avant vous. Je vais rechercher Temeo, je dois le tuer. Je deviendrais ta femme lorsque je reviendrais.

- Tu avais tout préparer. Je ne peux pas venir car je dois les conduire en terre sainte, et il est inutile de te demander d’attendre. »

Ils se relevèrent, et restèrent l’un face à l’autre.

« Passe la nuit avec moi. »

Unhappius recula, surprise.

« Quand je dis passe la nuit avec moi, tu dois comprendre, je veux que tu dormes dans mes bras. Que tu dormes!

- D’accord. »

Au matin, Unhappius eu du mal à quitter les bras de Démonias, mais elle partit, dans une direction prise au hasard, sans se rendre compte que Démonias la regardait partir, en espérant vivement son retour.