Retour de course... [réservé]

(désolée pour le titre, manque d'inspi pour ça =_=)

Un dernier coup d’œil à sa liste de courses.. Ah bah, il avait tout ! Il jetta un air ravi au sac, qu’il tenait précieusement. Rien de bien extraordinaire, juste de la nourriture et quelques fournitures de bureau. Sa tenue ne payait pas de mine.. Ses cheveux de blondinet complètement ébouriffés lui donnaient un air d’oiseau tombé du nid. L’absence des nouvelles de son frère le tracassait un peu, mais bon il n’y pouvait rien.. Pour éviter de rentrer dans quelqu’un, il se concentra sur le chemin, slalomant entre les silhouettes.

Une bonne vingtaine de minutes après, il en eut assez et se mit à flâner. Il regardait timidement les vitrines et les façades des bâtiments. La rue était agréablement calme.. Il faut dire qu’une chaussée pavée n’incitait pas vraiment au trafic. Un chat se faufila et vint passer entre ses jambes. Dante lui demanda d’une petite voix plaintive de se pousser… Il n’avait aucune envie de se trouver étaler par terre avec ses courses partout !

En fait, il avait profité d’un moment de pause, que son employeur lui avait accordé. Il s’agissait d’un vieux libraire, qui l’avait pris sous son aile, le considérant comme son fils ou petit-fils… Dante aimait énormément son travail ! Il pouvait lire, quand il le voulait, lire ce qu’il voulait.. En plus, il n’y avait que des ouvrages rares et il fallait en prendre soin. Pfiou.. Ses bras n’en pouvaient plus. On ne pouvait pas dire, qu‘il était fort, non, il avait même la force d‘un mollusque.. Jamais porté sur le sport.. Il s’arrêta et se mit à ranger machinalement ses petites affaires en prêtant pas attention à l’individu, qui arrivait en sens inverse..

Dante avait pensé se promener. Enfin, il était déjà en train de le faire quand il en avait prit la décision, ce qui était assez stupide en soi. Se passant une main dans les cheveux, il alluma une cigarette avec un briquet tout neuf qu'il avait acheté, et dont il avait vérifié le bon fonctionnement avant de payer le caissier qui le regardait bizarrement. Les mains dans les poches de sa veste, il inhala la fumée. Voilà qu'il recommençait à fumer. Il pouvait se souvenir d'une époque où Vergil n'arrêtait pas de le réprimander. Enfin bon, c'était du passé tout cela à présent...

Le mercenaire marchait les yeux fermés, la tête légèrement baissée. Il était fatigué, bien qu'il n'ait rien fait de la journée. Il fallait dire que deux gosses à la maison, ça dépensait quand même pas mal d'énergie. Et donc, ne faisait pas attention à son entourage, il rentra en plein dans un jeune homme blond qui restait planté au milieu de la rue à faire on ne sait quoi, enfin il rangeait ses affaires...

Toutes les petites affaires étaient tombées des mains du garçon, et s'étaient donc étalées par terre. Dante se réveilla à ce moment de sa rêverie, et eut un air surpris. Il ne comprenait pas ce qu'il s'était passé, et lança un regard interrogateur au jeune homme. Au bout de quelques secondes de silence, il se rendit compte que c'était à cause de lui tout ce bordel et s'empressa de s'excuser.

"Désolé, je regardais pas où j'allais. Laisse-moi t'aider à ramasser."

Il se gifla mentalement et poussa un léger soupir, avant de se baisser et de commencer à regrouper les objets éparpillés, ne jetant pas un deuxième regard au blond.

Dante, qui a ce moment-là, vérifiait quelque chose, était plus absorbé par ça, qu’autre chose.. Une vague odeur de cigarette lui avait chatouillé les narines, mais il n’y avait pas prêté réellement attention.. Cela faisait longtemps, qu’il n’avait pas fait les courses seul.. Il demanda silencieusement à son frère où il était et s’il allait bien.. Même s’il ne le saurait jamais. C’était à ce moment-là, qu’il sentit quelqu’un le bousculer. Mais ses forces étant au point mort, toutes ses affaires s’étalèrent sans qu’il ait pu faire le moindre geste. Mais en plus de ceci, une lettre à son nom, qu’il avait glissée dans son sac, était aussi tombée..

Sa tête pivota vers l’homme, qui lui sembla être dans les nuages. Il était trop fatigué pour se montrer désagréâble sur le coup et le détailla vite fait avant de se rendre compte de ce geste, qui le poussa à se concentrer sur son matériel. Dante n’avait pas remarqué, que sa missive n’était plus là où elle devait être.. Non, il était focalisé sur les objets. Honnêtement, il fut étonné de voir l’inconnu l’aider et cela se lisait sur son minois dubitatif. Le jeune homme se serait davantage attendu à un ‘tu peux pas faire ?!’. Timidement, il lui répondit.

« - Ce n’est pas grave, ne vous en faîtes pas ! »

Un regard discret à sa montre, il ne serait pas à l’heure.. Ça le gênait de laisser le vieil homme se débrouiller seul et il eut la vague impression d’être un poids.. S’il avait fait ça plus tard. D’une, il n’aurait pas retardé quelqu’un et de deux, son employeur ne serait pas dans l’embarras. Pour Dante, les gens avaient toujours un tas de choses à faire et il ne fallait pas interrompre la course de leur temps. Une fois, que tout fut à nouveau à sa place, il lui lança un timide sourire pour le remercier..

« - Merci et excusez-moi de vous retarder.»

Il se leva et commença s’éloigner, oubliant royalement le bout de papier…

[Ca rend confus tout ces Dante XD]

Dante finit donc d'aider à ramasser toutes les affaires. Ce n'était pas comme s'il avait autre chose d'autre à faire... Il sourit également poliment au jeune homme avant de commencer à reprendre sa route. Il allait marcher sur une enveloppe blanche quand il arrêta de justesse son pied, et faillit d'abord tomber la tête la première. Il se baissa et ramassa le bout de papier, regardant à qui elle était adressée.

L'homme eut un regard interloqué, et le sourcil haussé il se retourna pour voir si le blond était toujours dans les parages. La lettre devait être pour lui, car bien qu'il s'appelait Dante, son nom de famille n'était pas Lockheart mais Sparda, et il ne se souvenait pas avoir prit le courrier.

Il commença donc à marcher d'un pas rapide dans la direction où était partie le jeune garçon, n'étant même pas sûr que ce soit sa lettre à lui mais bon. En cours de chemin, il finit sa cigarette qu'il jeta par terre mais faillit se brûler avec. En ce moment, il était vraiment un boulet. Ce devait être la fatigue. Finalement, il vit le garçon de tout à l'heure.

"Hé toi! Euh, Dante!"

Il fallait dire que s'entendre prononcer son propre prénom lui faisait bizarre, et le faisait se sentir stupide. Heureusement que personne dans la rue ne savait qu'il s'appelait aussi comme ça, ou ils penseraient qu'il se parlait à lui-même, bien que ça lui arrivait des fois mais ça c'est une autre histoire. Il rattrapa donc Dante bis à grandes foulées et lui montra la lettre sous le nez.

"Je crois que t'as oublié ça, Dante."

Le mercenaire eut un léger rire, trouvant ça drôle à présent. Il se demanda si c'était bien une cigarette qu'il avait prit ou un joint...

[oui, un peu lol XD]

Il avait marché d’un bon pas espèrant rattrapé son retard. Mais bon, ça ne changerait rien.. Il ralentit, étant sur de ne pas pouvoir tenir sur ses jambes à ce rythme-là. Il soupira en passant une main dans ses cheveux.. Une voix semblait prononcer son prénom, mais il ne se retourna pas. Il avait du rêver. Pourtant, comme illusion, il eut l’inconnu précédemment rencontrer en face de lui. Avec la lettre. De suite, il ne comprit pas, mais alors absolument pas, ce qui se passait.. Son nom, son prénom, son adresse, il ouvrit la bouche interloqué..

Soudain, il réalisa qu’elle avait du glisser lors de la collision. Ses yeux s’ouvrirent, puis il prit d’une main peu assurée le papier. Il le scruta sans comprendre la raison de son rire. La lettre n’avait pas été ouverte et ne le serait probablement jamais. Elle venait d’un de ses pères et il avait vraiment peur, que ce soit une mauvaise nouvelle. Son sourire s’étira doucement, alors qu’il la glissait dans le sac.

« - Merci beaucoup.. »

Il balbutiait, se trouvant vraiment stupide. En plus, il n’aimait pas trop ça. L’impression d’être une véritable tête de linotte. Il savait qu’il allait se répéter, mais il souffla d’une voix enfantine, pareil à un gamin, que l’on venait de sermonner. Ça devait être à cause de son père seme ! Il n’aurait pas aimé voir son second fils, autant à côté de la plaque. Et en touche final, il n'avait pas l'habitude, qu'on le tutoie aussi facilement..

« - Je suis vraiment désolé, vous avez sans doute beaucoup perdu beaucoup de temps à cause de moi…Est-ce que je peux faire quelque chose pour vous ? »

Il n’aimait pas trop se sentir redevable et il voulait être quitte avec l’homme, vu qu’il l’avait aidé deux fois.. Il baissa un peu la tête. En y réfléchissant, c'était peut-être stupide..

Dante lui donna un regard interloqué à la dernière phrase que l'adolescent prononça. Il secoua la tête, n'ayant pas fait grand chose. La première fois, c'était lui qui ne regardait pas où il allait, et puis là, il ne faisait rien de particulier, juste flâner dans les rues sans aucun but précis. Le temps était précieux, c'était vrai, mais pour le mercenaire, cela n'avait plus aucune signification. Il voulait juste vivre sans aucun soucis, et il en avait déjà pas mal alors bon.

"C'est rien, tu m'as pas fait perdre de temps. Au fait, je m'appelle Dante aussi, enfin si cette lettre est bien à toi et non à quelqu'un de ta famille ou quoi..."

Oui car le jeune homme aurait très bien pu être allé chercher le courrier et avait gardé celui de toute la famille. Lui ne le faisait que rarement, et se retrouvait toujours sous des montagnes de lettres de tout genre: publicité, factures, boulot des fois même. Il tendit sa main en souriant, trouvant que Dante bis était assez mignon. Dante bis... Il devait sérieusement se calmer et arrêtait de fumer n'importe quoi, bien qu'il soit sûr que cette cigarette venait bien d'un paquet...

"Ah, mais je dois te déranger. Tu m'as l'air pressé. Est-ce que... tu veux que je t'aide à porter tout ça? Je n'ai rien de particulier à faire, et ça m'a l'air plutôt lourd, non?"

Dante trouvait que ça lui ferait du bien un peu de compagnie, faire des nouvelles rencontres et tout cela même s'il avait déjà un uke. Ce n'était pas une raison pour qu'il se ferme du monde extérieur et n'essaye pas de tisser des liens avec d'autres personnes. En parlant de uke, ce Dante-là avait l'air d'en être un. Non pas que ce soit vraiment important en fait, juste une petite observation.

Là, il avait intérêt à trouver un bonne excuse à son travail. Enfin, il se gardait bien de montrer, ce à quoi, il songeait. Le mot « famille » eut pour effet de l’attrister. D’une, il ne voyait plus son frère, de deux, il avait l’occasion de voir ses pères, une fois tous les 36 du mois et de trois, il avait un mal fou, à vivre toujours seul. Mais il se consolait en se disant, qu’au moins, il n’avait pas été forcé de se marier. Il chassa très vite cet air triste, surtout toujours être souriant, c’est ce que disait Asami, et esquissa un sourire. Ce qui lui fit cet effet fut d’apprendre, qu’ils avaient le même prénom.. Asami l’avait choisi à cause d’une de ses lectures préférées, une œuvre de Virgile… Bref, il cessa d’être dans la lune.

« - Oh, drôle de coincidence.. Et, ah, pour la lettre, je vis seul depuis quelque temps, alors c’est bien à moi, merci ! »

Dante regarda la main tendue, sans savoir quoi faire. Bah oui, avec sa force de mollusque, tenir le sac avec un seul bras ne ferait qu’à nouveau tout mettre par terre. Allez, bonne résolution se mettre au sport ! Ça ne pouvait pas lui faire de mal, qui plus est ! Il eut à nouveau un air désolé.. Décidément, il ne changerait donc jamais avec les inconnus ? Tout un tas de vieilles habitudes se remettaient en place. C’est vrai, qu’à part les clients, il ne voyait quasiment personne.. Il était encore trop conditionné par rapport à sa vie d’avant.

« - Pressé, pas vraiment.. et lourd, je n'ai pas de force. C’est.. c’est gentil, mais je.. Euh.. Rien.. »

Il avait répondu poliment, comme d’habitude. Sans avoir fini, sa phrase plus inhabituel, en fait, il allait dire « je ne veux pas vous déranger », mais vu que Dante lui avait dit, qu’il n’avait rien de particulier à faire, il avait préféré se taire et finir de façon un peu abrupte. Sinon, il avait menti. Oh, un tout tout petit peu… Il y avait des jours creux dans les ventes, heureusement, qu’aujourd’hui en était un…

"En effet, c'est une drôle de coïncidence..."

Peu de gens appelaient leurs enfants Dante, et les pères du mercenaire avaient eu la superbe idée d'appeler leurs jumeaux Dante et Vergil. Quelle originalité franchement, ça le faisait rire des fois. Il laissa sa main tomber sur son flanc, voyant que le jeune blond avait déjà du mal à tenir son sac à deux mains, alors s'il n'en utilisait une, c'était reparti pour tout ramasser encore une fois.

Il lui fit un sourire à son bredouillement de phrase et lui prit les sacs d'entre les mains. Il était clair que le garçon n'avait pas énormément de forces, et surtout à sa corpulence en fait. Dante voulait rendre service, au moins une fois de temps en temps. Il avait l'âme charitable et peut-être que le fait d'avoir tout les deux le même prénom lui donnait envie d'en savoir plus sur ce Dante bis.

"Um, tu préfères peut-être que je te vouvoie? J'y ai pas vraiment pensé sur le coup en fait... Alors, quelle direction Dante?"

C'était quand même tripant de dire son prénom mais en s'adressant à quelqu'un d'autre. D'ailleurs le mercenaire était tout sourire, car ça l'amusait. En même temps, il n'en fallait pas beaucoup vu l'état dans lequel il était ces temps-ci... Il avait l'impression de s'imposer un peu quand même, mais ce n'était pas si grave après tout. Pas tous les jours qu'on rencontrait un Dante bis, il fallait en profiter.

Le train de pensée de l'homme à la chevelure blanche était totalement illogique et il s'inquiéta un peu de sa santé mentale. Il n'était pas vraiment détraqué dans sa tête mais on le disait un peu fou de temps en temps, à toujours faire des bêtises et se jetant en plein dans le danger.

Il n’avait pas protesté, quand il lui avait pris les affaires des mains. De toutes façons, qu’est-ce qu’il lui aurait dit, hein ? Non, surtout pas ? Il l’avait laissé faire docilement et s’était frotté vite fait les bras. Avant, les tâches étaient partagées entre Uriel et lui, le plus souvent, il s’occupait de la maison, nettoyage et tout le tralala, quand leurs pères étaient absents. Il le regarda du coin de l’œil.. Dante était vraiment gentil.

Cette pensée le laissa dubitatif. Drôle d’effet de penser à quelqu’un, qui partageait le même prénom que vous.. Mais au bout du moment, ce serait surement confus dans sa tête, puis il finirait par réussir à mettre de l’ordre dans tout ça. Cette réflexion lui fit froncer du nez, comme pour appuyer ses songes. La question de sa nouvelle rencontre lui fit relever la tête. Il le regarda en souriant et répondit d’une voix douce, un peu amusée même

« -Non, vous pouvez me tutoyer ! »

Bon, d’accord construit comme ça, ça sonnait d'une étrange façon. Mais il ne tutoyait jamais, sans l’accord de son interlocuteur, c’est-à-dire, si on ne l’invitait pas à le faire. Il indiqua une direction de la main au jeune homme.. Il lui semblait, que celui-ci s’amusait beaucoup de la coincidence et à vrai dire, il y avait de quoi ! Le blondinet le détailla discrètement. Il avait l’air adulte, mais jeune en même temps. Sans doute aux alentours de 25 ans.. Histoire de ne pas trop se mouiller..

Le ciel commençait à s’assombrir. Il jeta un regard inquiet vers les nuages grisâtres. Ah non, non, surtout pas de pluie. Il était sorti en chemise et son sac ne protégeait pas de l’eau. Ils étaient plus proches de la librairie que de son appartement et vu l’incertitude météorologique.. Sa tête se pencha sur le côté, une lueur d’interrogation dans ses prunelles.

« - Est-ce que ça vous dérangerait de m’accompagner sur mon lieu de travail ? Ce n‘est pas très loin ! »

Dante sourit à la réponse du blond. C'était étrange de le vouvoyez dans une phrase où il disait qu'il pouvait le tutoyer. Bref, c'était rigolo, mais peut-être que ce ne l'était que pour notre cher mercenaire. Plus il vieillissait, plus son esprit s'abrutissait, ce qui était assez inquiétant en somme.

"Tu peux me tutoyer aussi. Après tout, on a le même prénom."

La phrase n'avait aucun sens et il n'y avait pas vraiment de lien entre se tutoyer et avoir le même prénom, mais pour Dante oui, car c'était exceptionnel de son point de vue. Il leva le nez quand il vit le regard inquiet de son compagnon pour voir des nuages menaçants. Son regard se fit légèrement nostalgique quand il pensa à la pluie mais s'effaça rapidement quand le jeune homme lui parla. Il secoua la tête.

"Non, ça ne me dérange pas. Tu travailles dans quoi?"

Heureusement qu'il y avait quelqu'un avec lui s'il commençait à pleuvoir, où il commencerait à se plonger dans ses pensées tel un philosophe qui se demanderait pourquoi vivons-nous. Et un Dante en train de penser comme cela, ça faisait peur... Il commença à suivre le blond, le sac dans les mains, faisant tout de même un minimum attention à ne pas tout lâcher.

Il regarda Dante bis du coin de l'oeil, ne pouvant s'empêcher de l'appeler Dante bis, dans ses pensées du moins. Il n'était pas sûr que le jeune homme apprécierait s'il le disait à voix haute. Il devait avoir un peu moins de la vingtaine, ou peut-être plus. Le mercenaire n'avait jamais été doué pour trouver l'âge des gens. Ils marchèrent donc d'un pas assez rapide, lui ne voulant pas se trouver sous la pluie. Surtout que le tonnerre venait de gronder pas très loin d'ici.

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